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Élus avertis : les anciens Premiers ministres doivent faire preuve d’exemplarité

1,23 million d'euros, c'est la somme choc révélée par la note au budget sur les avantages des anciens Premiers ministres. Un sujet qui fait polémique en ces temps de crise. Jusqu'où iront les...

En ces temps de crise, certains chiffres font tache. C’est le cas des 1,23 million d’euros dépensés en 2023 pour les avantages des anciens Premiers ministres, révélés dans une note au projet de loi de finances. Une information qui est loin de passer inaperçue et suscite l’indignation d’une partie des Français.

Des avantages coûteux et variés pour les ex-locataires de Matignon

D’après les détails dévoilés par nos confrères de Politico, pas moins de 11 anciens chefs du gouvernement ont bénéficié en 2023 de divers privilèges liés à leur ancienne fonction, pour un montant total de 1,23 million d’euros. Une somme en hausse de 27% par rapport à l’année précédente.

Parmi les avantages dont ils jouissent :

  • Une indemnité de départ équivalente à 3 mois de salaire (environ 16 000 euros bruts mensuels)
  • Un assistant personnel pour leur secrétariat
  • Une voiture avec chauffeur
  • Un garde du corps pour leur sécurité
  • La prise en charge des frais liés à ces services (essence, etc.)

Si ces avantages sont octroyés à la demande des intéressés, ils restent malgré tout encadrés par un décret pris en 2019 sous Edouard Philippe. Depuis, ils sont notamment limités à une durée de 10 ans à compter de leur départ de Matignon, et prennent fin à leurs 67 ans.

Certains plus dépensiers que d’autres

Mais tous les anciens Premiers ministres ne sont pas logés à la même enseigne en termes de dépenses. Selon des sources proches du dossier, Dominique de Villepin, Jean-Pierre Raffarin et Lionel Jospin figureraient parmi les plus dispendieux.

À l’inverse, Jean Castex, l’actuel patron de la RATP, fait figure d’exception. Avec seulement 3 607 euros de frais automobiles, il a fait le choix de renoncer à la plupart des avantages en nature auxquels il pouvait prétendre.

Des limites qui ne s’appliquent pas à tous

Malgré le décret de 2019, les restrictions sur la durée et l’âge ne concernent en réalité que les Premiers ministres nommés après sa mise en application. Ainsi, Jean Castex, Elisabeth Borne, ou encore Michel Barnier y sont soumis, mais pas leurs prédécesseurs.

Une situation qui crée de facto une inégalité entre les différentes “générations” d’anciens locataires de Matignon, et qui peut sembler difficilement justifiable aux yeux de l’opinion.

Un rappel à l’exemplarité

Face à ce constat, la députée de la Droite républicaine Marie-Christine Dalloz, auteure de la note budgétaire, appelle les anciens Premiers ministres à “être davantage mesurés dans leurs dépenses par souci d’exemplarité au regard de la situation financière de la France”.

Un rappel à l’ordre qui peut sembler de bon sens en cette période économiquement difficile pour nombre de Français. Même si le coût global de ces avantages reste une goutte d’eau dans le budget de l’État, c’est bien la valeur symbolique et l’image renvoyée qui posent question.

Vers une réforme du système ?

Si la publication de ces chiffres ne manquera pas de faire réagir, elle pourrait aussi ouvrir la voie à une réflexion sur une éventuelle réforme de ces avantages. Faut-il les réduire davantage ? Les soumettre à conditions ? Les supprimer ?

Autant de questions qui ne manqueront pas d’alimenter le débat dans les prochaines semaines, et auxquelles le gouvernement pourrait être amené à répondre. Une chose est sûre : à l’heure où l’on demande des efforts à tous les Français, l’exemplarité doit plus que jamais venir d’en haut.

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