Le milliardaire Elon Musk, récemment nommé par le président Donald Trump à la tête d’une commission pour « l’efficacité gouvernementale », se rend ce jeudi à Washington. Au programme : rencontrer des élus du Congrès pour les convaincre du bien-fondé de ses propositions de coupes budgétaires massives dans les dépenses fédérales. Des projets qui suscitent déjà l’inquiétude au sein des agences concernées.
Un mandat pour « un changement radical »
Depuis la victoire de Donald Trump à la présidentielle du 5 novembre dernier, Elon Musk, qui l’avait activement soutenu pendant la campagne, s’est vu offrir les rênes de cette nouvelle commission. Une récompense pour services rendus, estiment certains observateurs. Aux côtés de l’entrepreneur républicain Vivek Ramaswamy, le fantasque patron de SpaceX, X et Tesla a pour mission de sabrer dans le budget de l’État fédéral.
Dans une récente tribune publiée dans le Wall Street Journal, le duo affirmait : « Le 5 novembre, les électeurs ont donné à Donald Trump un mandat clair pour un changement radical, et ils y ont droit ». Elon Musk assure pouvoir réduire les dépenses fédérales de 2000 milliards de dollars, soit une baisse de 30% par rapport à l’exercice 2024. Des coupes franches qui passent notamment, selon lui, par une réduction drastique des effectifs de la fonction publique.
Vers des « réductions massives d’effectifs » ?
L’homme le plus riche du monde voit dans la « bureaucratie enkystée » une « menace existentielle » pour les États-Unis. Il envisage ainsi des « réductions massives d’effectifs dans la bureaucratie fédérale ». Les fonctionnaires remerciés seraient « soutenus dans leur transition vers le secteur privé » ou bénéficieraient de conditions de départ « décentes ». Un choc en perspective pour les plus de 370 000 agents fédéraux travaillant à Washington ou dans sa banlieue.
Autres pistes avancées par le milliardaire pour réduire la voilure : revenir sur le télétravail, qui entraînerait selon lui « une vague bienvenue de départs volontaires », et délocaliser certaines agences fédérales hors de la capitale pour les rendre moins attractives. Les subventions à l’audiovisuel public ou à des organisations « progressistes » comme le Planning Familial pourraient aussi faire partie des premières victimes.
Des aides sociales épargnées, pour l’instant
En revanche, les programmes d’aides sociales comme la sécurité sociale ou l’assurance santé pour les plus modestes ne devraient pas être touchés dans un premier temps. « Une décision politique qui appartient aux électeurs », a déclaré Vivek Ramaswamy. Le budget de la défense, qui s’élève à plus de 800 milliards de dollars en 2023 et bénéficie d’un large soutien parlementaire, semble lui aussi hors d’atteinte pour le moment.
Le spectre des conflits d’intérêts
Alors qu’Elon Musk s’apprête à défendre ses propositions choc devant les élus, des questions se posent quant à d’éventuels conflits d’intérêts. En effet, même si son rôle reste consultatif, le milliardaire pourrait être amené à faire des recommandations concernant les secteurs dans lesquels évoluent ses propres entreprises. Un sujet sensible, à l’image du nom même choisi pour la commission : « DOGE », en référence à une cryptomonnaie régulièrement promue par Musk.
Cette nouvelle mission de l’homme d’affaires souligne sa proximité croissante avec Donald Trump, dont il est devenu un fervent soutien, n’hésitant pas à financer grassement sa campagne présidentielle. Reste à savoir si ses propositions radicales passeront l’épreuve du Congrès et surtout, quelles en seraient les conséquences pour les agences fédérales et leurs employés. Une chose est sûre : le débat promet d’être animé à Washington.
