Dans l’auditorium de l’Espace Landowski à Boulogne-Billancourt, l’effervescence est palpable en ce vendredi matin. Plus d’une centaine de personnes sont venues écouter Bruno Retailleau, fraîchement nommé ministre de l’Intérieur, venu soutenir Élisabeth de Maistre. Cette dernière porte les couleurs des Républicains pour l’élection législative partielle qui se profile les 2 et 9 février dans la circonscription des Hauts-de-Seine.
Un scrutin rendu nécessaire par le départ express de Stéphane Séjourné vers Bruxelles, quelques semaines seulement après avoir été parachuté sur place. Un coup dur pour la majorité présidentielle, qui doit maintenant défendre un siège crucial. Face à eux, Les Républicains espèrent surfer sur le début de dynamique observé ces derniers temps pour reprendre pied dans ce bastion historique de la droite.
Une candidate expérimentée
Pour ce faire, ils misent sur Élisabeth de Maistre, une figure locale bien connue des Boulonnais. Âgée de 48 ans, elle siège au conseil municipal depuis 2014 dans l’opposition à Pierre-Christophe Baguet. Directrice adjointe des affaires publiques chez Danone, cette mère de famille met en avant son ancrage et son expérience des dossiers.
Une candidature de poids, soutenue par tout l’appareil LR. De Pierre-Christophe Baguet, le maire de la ville, à Georges Siffredi, le patron du département, en passant bien sûr par Bruno Retailleau himself. Le message est clair : la droite part unie derrière sa championne pour reconquérir ce territoire.
Une élection sous haute tension
Car la partie s’annonce serrée. D’après des sources proches du dossier, pas moins de quatre candidats issus de la majorité présidentielle et du centre-droit seront sur la ligne de départ. Un éparpillement des voix qui pourrait faire les affaires du camp adverse. Les Républicains en sont conscients, et comptent bien jouer des divisions pour l’emporter au finish.
Il y a une dynamique et je veux absolument qu’elle puisse profiter à tous nos candidats.
Bruno Retailleau, micro en main
Le ministre a d’ailleurs mis les petits plats dans les grands, citant en exemple les bons scores réalisés lors de récentes élections, y compris dans des circonscriptions réputées imprenables. Une façon de galvaniser ses troupes et d’instiller la confiance avant la bataille.
Un test grandeur nature pour la droite
Au-delà de l’enjeu local, cette législative partielle fait figure de crash-test pour Les Républicains. Après des années de traversée du désert, le parti veut croire en un rebond salvateur en vue des prochaines échéances. Une victoire dans les Hauts-de-Seine serait plus que symbolique, envoyant un signal fort à l’exécutif.
Reste désormais à transformer l’essai sur le terrain. Élisabeth de Maistre sillonne activement la circonscription depuis l’annonce de sa candidature. Marchés, réunions publiques, porte-à-porte… La candidate multiplie les déplacements pour aller à la rencontre des électeurs et faire entendre sa voix. Avec un credo martelé : ancrage local, renouveau et expérience.
Les Républicains jouent gros sur ce scrutin. Une défaite serait vécue comme un énième camouflet, mettant un coup d’arrêt brutal à la fragile dynamique enclenchée. À l’inverse, une victoire, même d’une courte tête, serait savourée comme le point de départ espéré de la reconquête. Élisabeth de Maistre en a parfaitement conscience. Elle sait qu’elle porte sur ses épaules bien plus que sa seule candidature. Verdict les 2 et 9 février.
