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Élisabeth Borne s’oppose aux économies demandées aux ex-premiers ministres

Alors que le gouvernement cherche 60 milliards d'économies, Michel Barnier a proposé de réduire les avantages des anciens premiers ministres. Une idée balayée par Élisabeth Borne qui...

En quête d’économies drastiques pour boucler le prochain budget, le gouvernement explore toutes les pistes. Mardi dernier sur TF1, le Premier ministre Michel Barnier a ainsi appelé les anciens chefs de gouvernement à faire des efforts sur leur train de vie. Un appel qui n’a pas du tout été du goût d’Élisabeth Borne, sa prédécesseure à Matignon.

Une proposition qui passe mal

Invitée ce dimanche sur France 3, Élisabeth Borne n’a pas mâché ses mots pour rejeter en bloc la suggestion de Michel Barnier. L’ancienne première ministre s’est montrée très agacée par cette idée de rogner sur les avantages des ex-locataires de Matignon :

Ce qui est pris en charge, quand on est un ancien premier ministre, c’est une voiture qui accompagne la protection, la sécurité qui vous est assurée.

Et d’ajouter, grinçante : « Si Michel Barnier pense que je n’ai pas de problèmes de sécurité… ». Pour Élisabeth Borne, hors de question de réduire ces dépenses qu’elle juge indispensables au vu de son expérience à la tête du gouvernement.

Des réformes impopulaires qui laissent des traces

L’ex première ministre rappelle en effet avoir porté des réformes très controversées durant son mandat, comme celles des retraites ou de l’immigration. Des sujets sensibles qui lui valent aujourd’hui encore une protection rapprochée qu’elle estime pleinement justifiée.

Un désaccord de plus qui illustre les relations compliquées entre Élisabeth Borne et son successeur Michel Barnier. Les propositions d’économies de ce dernier passent décidément très mal auprès de celle qui a dû affronter une forte impopularité durant son passage à Matignon.

Une trentaine d’anciens ministres concernés

Selon des informations rapportées par Le Parisien, le projet de réforme de la protection policière soumis jeudi par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau à Michel Barnier concernerait une trentaine de personnalités politiques, anciens ministres et hauts responsables.

Si la majorité cherche tous les moyens de réaliser les 60 milliards d’euros d’économies nécessaires pour boucler le budget 2025, la piste évoquée par Michel Barnier semble donc compromise. Le premier ministre va devoir trouver d’autres leviers pour convaincre de la crédibilité de sa trajectoire budgétaire, sous peine de voir son projet retoqué.

Renaissance sous tension

Ce nouvel épisode vient un peu plus tendre les relations au sein de la majorité présidentielle. Alors que le parti Renaissance doit bientôt élire son nouveau président, la bataille fait rage en coulisses entre les proches d’Élisabeth Borne et ceux de Gabriel Attal, le ministre délégué au Budget.

Pour Élisabeth Borne, qui s’est déclarée candidate, ce congrès est l’occasion de reprendre la main après son départ forcé de Matignon. Mais rien n’est joué tant les soutiens semblent se cristalliser autour de Gabriel Attal. Un énième bras de fer en perspective.

Pour l’heure, le gouvernement doit surtout tenter de préserver son unité et sa cohérence dans un contexte économique et budgétaire des plus tendus. Avec des arbitrages douloureux à venir, les propositions clivantes comme celles de Michel Barnier pourraient bien fragiliser encore un peu plus une majorité déjà mal en point.

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