ActualitésPolitique

Élisabeth Borne à quitte ou double dans le Calvados

Prise de court par la dissolution, Élisabeth Borne joue son avenir politique dans le Calvados. Entre inquiétude des électeurs et campagne express, l'ancienne Première ministre parviendra-t-elle à sauver son siège de députée ? Une bataille incertaine...

Un mercredi matin ordinaire sur le marché d’Évrecy, petit bourg du Calvados. Pourtant, entre le camion du boucher et l’étal du fromager, une silhouette familière distribue des tracts, imperméable olive sur doudoune rose. Élisabeth Borne, l’ancienne locataire de Matignon, est en campagne pour sauver son siège de députée, seulement deux ans après sa première élection.

La dissolution surprise de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron a pris de court celle qui préparait son retour sur le devant de la scène politique nationale. « Les gens sont très inquiets et ne comprennent pas ce qui se passe », confie une commerçante à la candidate, qui acquiesce. L’ex-Première ministre ne cache pas son désarroi face à cette décision : « L’Assemblée n’était pas bloquée puisqu’on a adopté plus de textes qu’en majorité absolue. »

Une campagne express semée d’embûches

Avec seulement un mois pour convaincre les électeurs, Élisabeth Borne doit mener une campagne éclair dans la 6e circonscription du Calvados. Un territoire rural qu’elle avait remporté d’un cheveu en 2022, avec 52,3% des voix au second tour. Mais cette fois-ci, le contexte est bien différent.

D’abord, la candidate doit composer avec la défiance envers le gouvernement et le président de la République. « Il y a une forme d’incompréhension, voire de colère », reconnaît un proche. Ensuite, ses adversaires sont revigorés par ce scrutin anticipé. La coalition de gauche, la Nupes, compte bien profiter de la dynamique contestataire.

Remotiver les troupes macronistes

Pour l’ancienne Première ministre, l’enjeu est aussi de remobiliser un camp présidentiel sonné par la dissolution. « On a dû réorganiser en urgence l’équipe de campagne, recontacter tous les élus locaux », témoigne un membre de son équipe. Un défi logistique et humain de taille.

Sur le marché d’Évrecy, Élisabeth Borne avance d’un pas décidé, saluant commerçants et habitants. « J’ai quelques idées sur ce qui peut être utile pour le pays… », glisse-t-elle à un passant intrigué. Malgré les vents contraires, l’ancienne cheffe du gouvernement veut croire en ses chances : « Les gens me connaissent, savent que je suis une bosseuse. Je veux porter leurs préoccupations à l’Assemblée. »

Un résultat incertain

Les sondages locaux sont rares, mais une enquête Ifop réalisée fin mai donne Élisabeth Borne et son adversaire Nupes au coude-à-coude, avec respectivement 33% et 32% des intentions de vote. L’issue du scrutin s’annonce donc très incertaine.

Pour la candidate macroniste, une défaite serait un camouflet cuisant, synonyme de fin de carrière politique. Une victoire, même étriquée, lui offrirait un point d’appui précieux pour, qui sait, revenir un jour dans les hautes sphères du pouvoir. Dans les prochains jours, Élisabeth Borne va devoir cravacher comme jamais. Car dans le Calvados comme ailleurs, ces législatives s’apparentent à un quitte ou double.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.