En ce dimanche ensoleillé, les électeurs de la première circonscription de l’Isère étaient appelés aux urnes pour le premier tour des élections législatives partielles. Un scrutin particulier, organisé suite à la démission du député LFI Hugo Prevost en octobre dernier, sur fond d’accusations de violences sexuelles. Onze candidats étaient en lice pour tenter de lui succéder dans ce territoire contrasté, entre les quartiers populaires de Grenoble et les communes plus aisées alentours. Mais à l’issue de cette journée électorale, seuls deux d’entre eux ont émergé pour se disputer la victoire finale au second tour.
Le NFP et Ensemble qualifiés, dans un contexte de faible participation
Selon les résultats officiels, c’est le candidat NFP Lyes Louffok qui est arrivé en tête avec 28,33% des suffrages exprimés. Ce militant des droits de l’enfant de 30 ans, investi par la gauche radicale, s’est particulièrement illustré dans les bureaux de vote grenoblois, frôlant les 41%. Il devance de peu Camille Galliard-Minier, candidate de la majorité présidentielle Ensemble, qui totalise 26,57% des voix. L’ancienne avocate, un temps suppléante d’Olivier Véran, a su tirer son épingle du jeu dans les communes périphériques.
Derrière ce duo de tête, la candidate LR Nathalie Béranger complète le podium avec 16,77%. Un score honorable mais insuffisant pour se maintenir au second tour, dans une circonscription historiquement ancrée à gauche. Les huit autres candidats, dont plusieurs dissidents de gauche, sont relégués à des scores marginaux et sont tous éliminés.
Dans ce premier tour, c’est surtout la faible participation qui interroge. Seuls 35,86% des électeurs inscrits se sont déplacés aux urnes, contre près de 76% lors des précédentes législatives en juin 2022. Un taux d’abstention record qui relativise la performance des candidats qualifiés.
Lyes Louffok (NFP) : « Un symbole fort envoyé par les électeurs »
Arrivé largement en tête à Grenoble avec plus de 40% des voix, le candidat NFP Lyes Louffok s’est félicité de sa qualification :
C’est un symbole fort que les électeurs et les électrices ont envoyé. Ils ont plébiscité le seul programme qui est cohérent et constant face à la macronie.
Un message offensif envoyé à sa concurrente « macroniste » du second tour, qu’il compte bien battre en mobilisant largement l’électorat de gauche et populaire.
Camille Galliard-Minier (Ensemble) : « Un choix très clair » pour le second tour
De son côté, la candidate Ensemble a insisté sur l’enjeu du duel à venir face au candidat NFP :
Pour ce second tour, on va avoir un choix très clair entre ma candidature et celle de M. Louffok. Ma candidature est celle du dialogue, elle s’inscrit dans une démarche de responsabilité, de rassemblement.
Elle a reçu dans la foulée le soutien de l’ex Premier ministre Gabriel Attal, l’invitant à « battre l’extrême gauche » en faisant le plein des voix de la droite et du centre.
Un second tour incertain, sur fond de revanche de 2022
En juin dernier, LFI avait réussi à faire chuter dans cette circonscription l’ancien ministre de la Santé Olivier Véran, à la faveur d’une triangulaire avec un candidat ciottiste. La majorité présidentielle compte bien cette fois ci prendre sa revanche en arrachant ce siège convoité. Mais elle devra pour cela convaincre largement au-delà de son socle électoral du premier tour.
Car malgré son score plus faible, le candidat NFP Lyes Louffok semble avoir une réserve de voix plus importante, notamment parmi les électeurs de gauche éliminés. Son positionnement « clair » face au pouvoir en place pourrait s’avérer un atout décisif pour mobiliser largement au second tour. Mais dans un contexte de forte abstention, la dynamique de l’entre-deux tours et la participation seront déterminantes.
Réponse dimanche prochain pour ce duel gauche radicale/majorité présidentielle aux allures de « troisième tour » des législatives dans une circonscription très symbolique. Un nouveau test électoral crucial pour le NFP et Ensemble, à mi-mandat.