L’Allemagne se prépare à vivre des élections législatives anticipées le 23 février prochain, sept mois avant la date initialement prévue. Cette décision fait suite à l’implosion de la coalition gouvernementale du chancelier Olaf Scholz et au vote de confiance qu’il a perdu. Le pays, habitué à une grande stabilité politique, traverse une crise majeure qui pourrait avoir des répercussions sur toute l’Europe.
Les raisons d’un scrutin anticipé
Selon des sources proches du dossier, les dissensions au sein de la coalition au pouvoir seraient devenues insurmontables ces derniers mois, notamment sur les questions budgétaires et le soutien à apporter à l’Ukraine. Olaf Scholz, affaibli, n’aurait eu d’autre choix que de se soumettre à un vote de confiance qu’il savait perdu d’avance.
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a donc décidé de dissoudre le Bundestag, la chambre basse du parlement, et de convoquer de nouvelles élections. Un scrutin crucial à plus d’un titre pour la première économie européenne.
Une campagne sous haute tension
À peine lancée, la campagne électorale s’annonce déjà électrique. Selon les derniers sondages, l’opposition conservatrice de la CDU part favorite, talonnée par le parti d’extrême droite AfD. Le SPD d’Olaf Scholz ne serait que troisième.
La question du soutien à l’Ukraine sera sans aucun doute au cœur des débats. La CDU prône une politique sécuritaire plus active tandis que le SPD est sur une ligne plus pacifiste. Les partis devront aussi se positionner sur la relance de l’économie allemande, en difficulté depuis la crise du Covid et les sanctions contre la Russie.
La stabilité politique en Allemagne est à juste titre un grand atout.
Frank-Walter Steinmeier, Président allemand
Des enjeux européens et internationaux
Au-delà des frontières allemandes, c’est toute l’Europe qui scrutera avec attention le résultat des urnes. L’Allemagne est le moteur économique de l’UE et un changement d’orientation politique à Berlin pourrait avoir un impact majeur.
Le prochain gouvernement allemand devra gérer des dossiers brûlants comme la guerre en Ukraine, les relations avec la Russie et la Chine, la transition énergétique ou encore l’avenir de l’euro. Autant de défis qui nécessiteront des choix clairs et assumés.
Vers un bouleversement politique ?
Si les conservateurs l’emportent comme annoncé par les sondages, l’Allemagne pourrait connaître un virage à droite inédit. La CDU devra cependant probablement composer avec d’autres forces politiques pour gouverner, le spectre d’une alliance avec l’extrême droite étant exclu.
À l’inverse, une victoire surprise du SPD ou des Verts pourrait pousser le pays vers plus de progressisme et d’écologie. Mais là encore, la nécessité de former une coalition rendra l’exercice du pouvoir compliqué.
Une seule certitude : l’Allemagne se dirige vers une recomposition politique majeure. Avec à la clé de lourdes conséquences économiques et diplomatiques pour elle-même et pour l’Europe. Réponse dans les urnes le 23 février prochain.