À quelques jours du premier tour des élections législatives, la France se trouve à un tournant décisif de son avenir politique. Après un quinquennat marqué par des crises à répétition, des mouvements sociaux inédits et une pandémie mondiale, les Français s’apprêtent à choisir une nouvelle majorité pour gouverner le pays. Entre montée des extrêmes, effritement du camp présidentiel et recomposition du paysage politique, les enjeux n’ont jamais semblé aussi grands. Élu en 2017 sur la promesse d’un dépassement du clivage gauche-droite, Emmanuel Macron aborde ces législatives dans une position de fragilité. Son bilan est contesté, son parti peine à retrouver une dynamique et il est la cible de critiques acerbes venues de tous bords. Les sondages laissent présager un groupe Renaissance (ex-LREM) très amoindri à l’Assemblée, loin de la majorité absolue. Le macronisme, c’est terminé. Si tant est que ça ait existé, mais c’est terminé, je le dis sans hostilité particulière. Beaucoup s’interrogent sur la capacité du président à imposer ses réformes et à constituer une majorité stable en cas de victoire étriquée. Son autorité semble déjà contestée au sein même de son propre camp. Un échec aux législatives signerait-il la fin du macronisme ? Surfant sur son score record à la présidentielle, le Rassemblement National ambitionne ni plus ni moins que de décrocher une majorité de députés pour imposer une cohabitation à Emmanuel Macron. Son président Jordan Bardella se voit déjà en Premier ministre, affirmant vouloir “réconcilier les Français” et gouverner pour tous. La probabilité d’une telle issue semble encore mince, mais le parti de Marine Le Pen pourrait enregistrer une progression sans précédent et devenir le premier groupe d’opposition. Un séisme politique en perspective. Après son relatif succès à la présidentielle, la gauche aborde ces législatives en ordre dispersé, mais déterminée à imposer un rapport de force en sa faveur. Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, fort de sa 3ème place, appelle à l’union des forces de gauche derrière son mouvement pour s’imposer comme Premier ministre. Mais faute d’accord national, la gauche part divisée dans la plupart des circonscriptions, au risque de favoriser ses adversaires. Combien de députés parviendra-t-elle à faire élire ? Son poids dans le futur hémicycle sera scruté. Au-delà de l’enjeu de la majorité, c’est la question de l’orientation politique du pays pour les 5 ans à venir qui se joue. Entre une poussée de la droite nationaliste, un PS en quête de survie, une gauche radicale à la relance et un centre affaibli, plusieurs lignes s’affrontent. Notre pays a besoin d’une troisième force, responsable et raisonnable, capable d’agir et d’apaiser. Derrière la question de la majorité, c’est le choix d’un modèle de société qui est posé aux Français. Entre ouverture et repli, libéralisme et interventionnisme, progressisme et conservatisme, quel visage aura la France de demain ? Dans un paysage politique morcelé, la tâche s’annonce ardue pour constituer une majorité cohérente et stable, seule à même de répondre aux immenses défis auxquels le pays est confronté. Une nouvelle ère d’instabilité politique s’ouvre-t-elle ? Réponse les 30 juin et 7 juillet.Un macronisme en perte de vitesse
Le RN aux portes de Matignon ?
Renaissance de la gauche et défi de l’unité
Quelle boussole politique pour le pays ?