À quelques jours de l’élection à la présidence de la Fédération Française de Rugby (FFR), les débats font rage entre les candidats. Didier Codorniou, ancien international du XV de France et principal opposant au président sortant Florian Grill, a accordé un entretien exclusif dans lequel il affirme que la situation financière de l’institution n’est pas aussi préoccupante qu’annoncée.
Une fédération aux fonds propres suffisants
Contrairement aux informations distillées par l’équipe de Florian Grill sur un supposé « délabrement financier » de la FFR, Didier Codorniou se veut rassurant :
Les informations sur le délabrement financier de la FFR sont fausses. La Fédération a suffisamment de fonds propres, de trésorerie et d’actifs immobilisés.
Didier Codorniou, candidat à la présidence de la FFR
L’ancien centre international pointe toutefois du doigt certaines pertes de partenariats, comme les 3 millions d’euros partis dernièrement ou encore les 5 millions supplémentaires avec le départ de l’assureur GMF. Mais selon lui, ces manques à gagner ne menacent pas l’équilibre global.
Équilibrer les comptes dès 2025
Interrogé sur sa capacité à redresser les finances fédérales en cas d’élection, Didier Codorniou se montre confiant :
Je suis en capacité de vous dire, en accord avec nos experts-comptables, que nous sommes en mesure d’équilibrer les comptes en 2025.
Didier Codorniou
Le candidat conteste également certains chiffres avancés par ses concurrents, notamment sur le niveau réel du déficit et le montant des provisions. Un désaccord profond semble régner sur les comptes présentés.
Le soutien de l’État espéré
Pour accélérer le retour à l’équilibre, Didier Codorniou mise beaucoup sur le soutien financier de l’État. Il évoque notamment le déficit structurel du Groupement d’Intérêt Économique (GIE) de la Coupe du Monde, dont le montant est attendu prochainement :
Il y a également le déficit structurel du GIE de la Coupe du monde dont on attend le montant par l’État. Qui pourrait remettre les comptes à zéro.
Didier Codorniou
Cette aide de l’État apparaît cruciale aux yeux du “Petit Prince”, surnom donné à Codorniou lors de sa brillante carrière de joueur dans les années 80. Elle permettrait à la FFR de repartir sur des bases saines pour développer sereinement le rugby amateur et professionnel.
Un scrutin décisif pour l’avenir
Au-delà des questions financières, c’est tout l’avenir de l’ovalie tricolore qui se joue lors de cette élection prévue ce samedi. Les clubs amateurs, principaux électeurs et socle du développement, attendent des réponses concrètes pour continuer à faire vivre la passion du ballon ovale sur tous les territoires.
Après des années tumultueuses sous la présidence de Bernard Laporte, dont la fin de règne a été entachée par des affaires judiciaires, la FFR a besoin de retrouver de la sérénité et une gouvernance exemplaire. Un enjeu de taille à un an de la Coupe du monde 2024 organisée en France.
En attendant le verdict des urnes, Didier Codorniou semble en tout cas déterminé à rassurer sur la situation financière de la fédération. Reste à savoir si son analyse convaincra les présidents de clubs, et s’il parviendra à faire basculer le vote en sa faveur face à Florian Grill. Réponse dans quelques jours.