Les élections européennes en Allemagne ont livré leur verdict, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats ont de quoi surprendre. Selon les sondages réalisés à la sortie des urnes, les conservateurs de la CDU/CSU arrivent en tête, devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz et les nationalistes de l’AfD. Une soirée électorale mouvementée qui redistribue les cartes sur l’échiquier politique allemand.
Les conservateurs, grands vainqueurs du scrutin
La famille conservatrice, composée de la CDU et de son alliée bavaroise la CSU, sort renforcée de ce scrutin européen. Créditée de 29,5 à 30% des suffrages selon les enquêtes, elle devance largement ses concurrents. Un score qui doit satisfaire son leader Friedrich Merz, déterminé à incarner une alternative crédible à la coalition actuellement au pouvoir.
La défaite amère des sociaux-démocrates
Pour le SPD du chancelier Olaf Scholz, c’est une douche froide. Avec seulement 14% des voix, le parti au pouvoir essuie un sérieux revers et se retrouve relégué en troisième position. Un camouflet pour le chef du gouvernement, fragilisé par ce résultat décevant qui semble sanctionner son action à la tête du pays.
Les électeurs allemands ont exprimé leur mécontentement et leur désir de changement à travers les urnes.
– Analyse un politologue
La poussée inattendue de l’AfD
Autre enseignement majeur de ce scrutin : la performance du parti nationaliste et eurosceptique AfD. Avec 16 à 16,5% des voix selon les sondages, il double son score par rapport aux dernières européennes et s’invite à la deuxième place. Une progression fulgurante qui bouscule un peu plus le paysage politique et qui inquiète les partis traditionnels.
Un coup dur pour la coalition au pouvoir
Au-delà des sociaux-démocrates, c’est l’ensemble de la coalition gouvernementale qui sort affaiblie de ces élections. Les Verts et les Libéraux du FDP, les deux autres partenaires de la coalition, réalisent des scores en demi-teinte qui ne leur permettent pas de compenser la contre-performance du SPD. De quoi compliquer la tâche du chancelier Scholz pour la suite de son mandat.
- Un taux de participation en hausse par rapport à 2019
- Des Allemands qui se sont fortement mobilisés pour ce scrutin
Ces élections européennes en Allemagne sont donc riches en enseignements. Elles traduisent une volonté de changement de la part de l’électorat, lassé par des années de gouvernements de coalition. Les prochains mois s’annoncent agités sur la scène politique allemande, avec des conservateurs ragaillardis et une extrême droite en embuscade. Olaf Scholz se retrouve dos au mur et va devoir réagir pour ne pas voir son autorité davantage remise en cause.