Les élections européennes 2024 réservent un suspense haletant quant à l’avenir des écologistes au Parlement de Strasbourg. Crédités d’un score de seulement 5,6% selon les premières estimations, les Verts menés par Marie Toussaint jouent leur survie dans un mouchoir de poche. Une déconvenue cinglante au regard des espoirs suscités ces dernières années.
La vague verte, un lointain souvenir
Difficile de croire qu’il y a à peine 5 ans, les écologistes surfaient sur une vague verte qui semblait irrésistible. En 2019, la liste menée par Yannick Jadot récoltait 13,45% des suffrages, avant une razzia historique aux municipales de 2020. Des métropoles comme Lyon, Strasbourg, Bordeaux ou Marseille tombaient dans l’escarcelle des Verts. Une dynamique qui paraît bien lointaine à l’aune des européennes 2024.
Nous n’allons pas perdre nos 15 députés européens : regardez dans l’histoire des listes écolos et (même) dans les moments…
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes
Les raisons d’un reflux
Comment expliquer ce brutal coup d’arrêt ? Plusieurs facteurs semblent avoir joué en défaveur du parti écologiste :
- Des dissensions internes et des départs médiatisés qui ont brouillé le message
- Une concurrence accrue sur les thèmes environnementaux, notamment de la part de LFI
- Un essoufflement après les victoires de 2020, le parti peinant à transformer l’essai
Des signaux d’alerte étaient perceptibles ces derniers mois. Mais la direction des Verts, optant pour la méthode Coué, se refusait à les voir, comme en témoignent les propos de Marine Tondelier en début de campagne. Un déni de réalité qui pourrait coûter cher.
L’attente des résultats définitifs
Malgré tout, rien n’est encore joué. Avec une marge d’erreur de 3%, le sort des Verts reste suspendu aux résultats définitifs. Ceux-ci permettront de savoir combien de sièges, s’il y en a, reviendront in fine aux écologistes. Une chose est sûre : ce scrutin aura des répercussions profondes sur l’avenir et la stratégie du mouvement.
Quel que soit le verdict des urnes, les Verts devront se remettre en question et rebondir, sous peine de voir l’élan instauré en 2019 se transformer en chant du cygne. Un défi de taille après cette campagne particulièrement éprouvante. L’écologie politique n’a sans doute pas dit son dernier mot, mais elle devra se réinventer pour retrouver sa place au cœur du débat public.