À moins de deux semaines des élections européennes, prévues le dimanche 9 juin 2024, l’heure est aux derniers grands débats entre les têtes de liste. Ce lundi soir, les huit principaux candidats se retrouveront ainsi sur le plateau de BFMTV pour croiser le fer. Mais avant cela, nous vous proposons de passer leurs programmes au crible grâce à notre comparateur exclusif. Préparez-vous à être surpris, certaines propositions ont de quoi faire halluciner !
Agriculture, environnement, économie… Des visions radicalement opposées
Premier constat en parcourant les programmes : sur la plupart des grands thèmes, les candidats ont des approches diamétralement opposées. Prenons l’agriculture par exemple. Quand Manon Aubry pour la France insoumise veut en finir avec la PAC pour la remplacer par une Politique agricole et alimentaire commune, Jordan Bardella du Rassemblement national propose lui de renationaliser totalement cette politique. Les Républicains et Renaissance défendent un maintien du budget, quand EELV et le PCF veulent le réorienter massivement vers l’agro-écologie.
Même polarisation sur l’environnement. Si la plupart s’accordent sur l’objectif de neutralité carbone en 2050, les moyens divergent. La France insoumise veut interdire les vols courts, quand Reconquête prône le développement massif du nucléaire. Les écologistes défendent une taxe carbone aux frontières, une mesure rejetée par la droite souverainiste.
L’économie, pomme de discorde entre progressistes et souverainistes
C’est sans doute sur l’économie que les lignes de fracture sont les plus nettes entre les partis europhiles et europhobes. Quand Valérie Hayer pour Renaissance et les centristes veulent achever le marché unique, en harmonisant notamment la fiscalité des entreprises, le RN et Reconquête rejettent toute évolution du cadre actuel, synonyme selon eux de perte de souveraineté. Le budget européen cristallise aussi les oppositions : la France insoumise et les communistes veulent le doubler, Renaissance l’augmenter, LR le maintenir et l’extrême droite le réduire.
Sur l’Europe, les fractures anciennes entre fédéralistes et souverainistes sont toujours bien présentes, et même renforcées par l’émergence de nouveaux thèmes clivants comme le climat.
Analyse un spécialiste des questions européennes
Immigration, institutions, international… Les autres sujets de controverse
Sans surprise, la question migratoire reste un des sujets les plus clivants. Jordan Bardella et Marion Maréchal veulent mettre fin à l’espace Schengen et rétablir les contrôles aux frontières nationales. Les partis de gauche et les centristes défendent au contraire un renforcement des solidarités et de l’harmonisation des procédures d’asile.
Plusieurs candidats proposent aussi des réformes profondes des institutions, comme l’insoumise Manon Aubry qui veut donner un droit d’initiative législative aux citoyens ou Raphaël Glucksmann pour le PS qui défend la création d’un impôt européen. Autant d’idées rejetées par la droite.
Enfin, sur la politique internationale, le clivage est net entre les atlantistes comme Renaissance et LR qui veulent renforcer les liens avec les États-Unis et les souverainistes du RN et de Reconquête ! qui prônent un rapprochement avec la Russie. La gauche défend de son côté une Europe plus indépendante sur la scène mondiale.
Le numérique et les questions de société, grands absents du débat ?
Alors que le numérique était au centre de la dernière campagne des européennes en 2019, le sujet semble cette fois moins présent dans le débat, à l’exception notable de la régulation des géants du web que la plupart des candidats appellent de leurs vœux. Idem pour les questions de société comme les droits LGBT+ ou l’égalité femmes-hommes, qui ne font pas l’objet de propositions marquantes.
Voilà qui devrait vous permettre d’y voir un peu plus clair parmi la multitude de propositions des candidats. Notre comparateur vous aidera à faire votre choix, en fonction de vos priorités et de votre sensibilité politique. D’ici le scrutin du 9 juin, les débats vont s’intensifier entre des projets européens plus antagonistes que jamais. Une chose est sûre : ces élections s’annoncent indécises et passionnantes !
