C’est la surprise de ces élections européennes 2024 : la liste commune du Parti socialiste et de Place publique, menée par Raphaël Glucksmann, réalise une percée remarquée en décrochant la 3ème place avec 14,2% des suffrages selon les estimations Ifop-Fiducial. Un résultat qui redonne des couleurs à la social-démocratie française après des années de traversée du désert.
Le sud-ouest, bastion socialiste
C’est dans le sud-ouest de l’Hexagone, terre historiquement ancrée à gauche, que Raphaël Glucksmann et ses colistiers réalisent leurs meilleures performances. Dans le Finistère, le candidat frise les 20%. Des scores élevés sont aussi enregistrés dans le Lot (18,9%) et les Landes (17,1%).
Malgré un paysage politique fragmenté et une concurrence féroce sur sa gauche avec EELV et LFI, le PS parvient à tirer son épingle du jeu dans ses fiefs, surfant sur son implantation locale et la notoriété de certains de ses élus. L’alliance avec Place publique, mouvement fondé par Raphaël Glucksmann, semble aussi avoir porté ses fruits en renouvelant l’image du parti à la rose.
Une stratégie centriste payante
Alors que la campagne a été marquée par une polarisation croissante entre les blocs de gauche radicale et de droite populiste, la ligne centrale et pro-européenne défendue par le PS a séduit une partie significative de l’électorat. En martelant un discours de rassemblement et de réforme de l’UE, Raphaël Glucksmann a réussi à se démarquer de ses concurrents.
Nous incarnons le retour d’une gauche de gouvernement, à la fois sociale et européenne, loin des postures protestataires.
avait-il clamé pendant la campagne
Une stratégie visiblement payante dans un contexte de vote protestataire. Le PS confirme son statut de parti-pivot au centre-gauche, capable de capter un électorat modéré en quête de changement progressif.
Rebond socialiste
Ce résultat marque-t-il le début d’une reconquête pour un PS longtemps donné pour moribond ? Même s’il reste loin de ses scores d’antan, le parti de Jaurès prouve qu’il n’a pas dit son dernier mot et demeure une force avec laquelle il faudra compter dans le paysage politique français.
Fort de ses 7 à 8 eurodéputés, le PS entend bien peser au sein du Parlement européen et promouvoir son agenda progressiste. La machine socialiste semble de nouveau en ordre de marche, de quoi aborder les prochaines échéances électorales avec un regain de confiance.