Les récentes élections en Moldavie, petit pays d’Europe de l’Est coincé entre la Roumanie et l’Ukraine, ont été jugées « bien gérées » par les observateurs dépêchés par le Conseil de l’Europe. Ce satisfecit intervient malgré de « graves tentatives » de saper l’intégrité du processus électoral, sur fond de lourdes ingérences du Kremlin.
Un scrutin sous haute tension mais bien organisé
Selon des sources proches du dossier, la journée du scrutin s’est déroulée dans le calme en Moldavie dimanche 20 octobre, avec une bonne organisation des bureaux de vote. Seuls quelques problèmes de procédure mineurs ont été recensés par les observateurs déployés par l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE).
Ce bilan positif est d’autant plus notable que le pays était considéré comme la cible d’une véritable «guerre hybride» pilotée depuis l’étranger pour tenter d’influencer le résultat des urnes. De nombreux acteurs internationaux et ONG avaient tiré la sonnette d’alarme sur ces manœuvres déstabilisatrices.
Des réformes pour restaurer la confiance des électeurs
Face à ce contexte compliqué, le gouvernement moldave a mis en œuvre plusieurs réformes pour renforcer la crédibilité de son système électoral et la confiance des citoyens. Un défi de taille alors que le pays subit une intense propagande russe cherchant à le détourner de sa trajectoire pro-européenne.
La Moldavie a le mérite d’avoir mis en œuvre un certain nombre de réformes pour accroître la confiance de ses citoyens envers le système électoral, dans un contexte de lourde propagande russe.
– Lucie Potuckova, cheffe observatrice OSCE
Un résultat en demi-teinte mais un tournant pour le pays
Malgré l’ingérence russe, les résultats publiés par la commission électorale restent encourageants pour les partisans d’un rapprochement avec l’Union Européenne :
- Le « oui » l’emporte de justesse au référendum sur l’intégration européenne avec 50,46%
- La présidente pro-européenne sortante Maia Sandu arrive en tête de la présidentielle avec 42% des voix
La victoire de la candidate pro-européenne n’est cependant pas acquise, un second tour disputé s’annonce face aux candidats pro-russes. Ses partisans espèrent mobiliser l’électorat autour du projet européen du pays, officiellement candidat à l’UE depuis juin 2022.
Une pression russe qui ne faiblit pas
Selon des responsables occidentaux, la Russie avait fomenté un complot pour influencer la présidentielle et déclencher des manifestations si un candidat pro-Kremlin n’était pas élu. Une « ingérence intensive » dénoncée par les observateurs et qui n’a pas dit son dernier mot.
La Moldavie devra redoubler de vigilance pour préserver son fragile élan démocratique et son ancrage européen alors que Moscou ne cache pas sa volonté de garder ce pays dans son orbite. Mais les Moldaves semblent déterminés à choisir leur destin, comme en témoignent ces élections cruciales malgré les pressions.
