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Élections Canadiennes : Le Rôle des Cryptomonnaies

Les cryptomonnaies s’invitent dans les élections canadiennes. Que pensent les candidats ? Quel avenir pour le Bitcoin au Canada ? Découvrez les enjeux…

Alors que le Canada se prépare pour des élections cruciales, une question inattendue émerge : quel rôle les cryptomonnaies pourraient-elles jouer dans l’avenir politique du pays ? À l’approche du scrutin, les débats se concentrent sur l’économie, le logement et les relations avec les États-Unis. Pourtant, en coulisses, les actifs numériques comme le Bitcoin et la blockchain suscitent des discussions discrètes mais significatives. Cet article plonge dans les positions des principaux candidats et explore comment les cryptomonnaies pourraient façonner le paysage politique canadien.

Les cryptomonnaies : un sujet en marge des élections

Les élections canadiennes, prévues pour le 28 avril 2025, ne placent pas les cryptomonnaies au cœur des débats. Les candidats à la fonction de premier ministre se focalisent sur des préoccupations plus immédiates, comme la menace de nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis ou la crise du logement. Cependant, les actifs numériques ne sont pas totalement absents des discussions. Les récents effondrements de plateformes d’échange au Canada ont poussé les régulateurs à renforcer les protections, tandis que des voix s’élèvent pour intégrer les cryptomonnaies dans la stratégie économique nationale.

Pourquoi ce sujet mérite-t-il notre attention ? Le Canada, avec son histoire d’innovation technologique et sa proximité avec les États-Unis, pourrait devenir un acteur clé dans l’adoption des cryptomonnaies. Les positions des candidats, bien que secondaires dans leurs campagnes, révèlent des visions contrastées pour l’avenir de la finance numérique.

Pierre Poilievre : le champion du Bitcoin

Le leader du Parti conservateur, Pierre Poilievre, s’est imposé comme un fervent défenseur des cryptomonnaies. Depuis des années, il vante les mérites du Bitcoin et de la blockchain, y voyant un moyen de redonner le contrôle financier aux citoyens. Lors de sa campagne pour la direction de son parti en 2022, il avait même promis de faire du Canada la « capitale mondiale de la blockchain ».

« Je veux retirer le contrôle de l’argent aux politiciens et aux banquiers pour le rendre au peuple. »

Pierre Poilievre, 2022

Poilievre ne se contente pas de paroles. Il détient des parts dans un fonds négocié en bourse (ETF) axé sur le Bitcoin et a même effectué un achat symbolique de shawarma avec des cryptomonnaies pour illustrer leur potentiel. Son soutien aux actifs numériques s’est également manifesté lors de la protestation des camionneurs en 2022, connue sous le nom de « Convoi de la liberté ». À l’époque, le gouvernement avait tenté de geler les comptes bancaires et les portefeuilles cryptographiques des manifestants, une décision que Poilievre a critiquée, tout en qualifiant le Bitcoin d’« actif essentiel ».

Cependant, son enthousiasme s’est quelque peu tempéré après l’effondrement retentissant de la plateforme FTX en 2022. Ses adversaires politiques ont saisi l’occasion pour remettre en question son soutien aux cryptomonnaies, pointant du doigt les risques d’instabilité. Malgré cela, le Parti conservateur continue de promouvoir des politiques favorables à l’industrie, avec plusieurs députés ayant proposé des projets de loi pour encourager l’innovation dans ce secteur.

Mark Carney : une approche prudente

De l’autre côté de l’échiquier politique, Mark Carney, leader du Parti libéral, adopte une position plus réservée. Ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, Carney est un vétéran de la finance traditionnelle. Dans un discours prononcé en 2018 à Londres, il avait exprimé des doutes sur l’efficacité des cryptomonnaies comme moyen de paiement, tout en reconnaissant le potentiel de leur technologie sous-jacente.

« Les cryptomonnaies fonctionnent comme de l’argent, au mieux, pour certaines personnes et de manière limitée. »

Mark Carney, 2018

Carney a pointé du doigt les problèmes de performance des transactions et l’adoption limitée des actifs numériques. Cependant, il n’a pas totalement rejeté leur potentiel. Il a salué les avancées des registres distribués, suggérant qu’ils pourraient inspirer des innovations, y compris une éventuelle monnaie numérique de banque centrale (CBDC). Cette idée, toutefois, soulève des questions complexes, notamment sur la protection de la vie privée.

En 2019, lors d’un symposium économique, Carney est allé plus loin en proposant une « monnaie hégémonique synthétique » soutenue par des CBDC. Une telle initiative, selon lui, pourrait réduire la dépendance mondiale au dollar américain et stabiliser les flux financiers vers les économies émergentes. Cette vision ambitieuse contraste avec l’approche décentralisée prônée par Poilievre.

Les enjeux réglementaires au Canada

Le Canada a connu des turbulences dans le secteur des cryptomonnaies, marquées par des faillites d’échanges majeurs. Ces événements ont incité les régulateurs provinciaux à renforcer les mesures de protection des investisseurs. Aujourd’hui, les plateformes doivent se conformer à des règles strictes, mais certains acteurs, comme Coinbase, plaident pour des politiques plus audacieuses, telles qu’un groupe de travail gouvernemental ou même une réserve nationale de Bitcoin.

Voici les principaux enjeux réglementaires à surveiller :

  • Protection des investisseurs : Renforcer les garanties pour éviter de nouveaux scandales.
  • Innovation : Encourager le développement de la blockchain sans compromettre la stabilité financière.
  • Monnaie numérique : Débattre de l’opportunité d’une CBDC, entre innovation et préoccupations sur la vie privée.

Les candidats à la tête du gouvernement devront naviguer entre ces priorités. Poilievre, avec son rejet des CBDC, pourrait freiner les initiatives centralisées, tandis que Carney pourrait privilégier une approche régulée, intégrant les cryptomonnaies dans le système financier existant.

Pourquoi les cryptomonnaies divisent-elles ?

Les cryptomonnaies suscitent des réactions contrastées, tant chez les politiciens que dans l’opinion publique. Pour certains, elles représentent une révolution financière, libérant les individus des institutions traditionnelles. Pour d’autres, elles incarnent un risque de fraude et d’instabilité. Au Canada, ces tensions sont amplifiées par des événements comme le « Convoi de la liberté », où les cryptomonnaies ont été utilisées pour contourner les restrictions bancaires.

Pour mieux comprendre ces divergences, examinons les arguments des deux camps :

Position Arguments
Pro-cryptomonnaies Liberté financière, innovation technologique, protection contre l’inflation.
Anti-cryptomonnaies Risques de fraude, volatilité, manque de régulation.

Ces débats ne se limitent pas à la sphère politique. Ils reflètent des questions plus larges sur la confiance dans les institutions et l’avenir de la finance.

Quel avenir pour les cryptomonnaies au Canada ?

L’issue des élections aura des répercussions sur le secteur des cryptomonnaies. Une victoire des conservateurs pourrait accélérer l’adoption des actifs numériques, avec des politiques favorables à l’innovation et à la décentralisation. À l’inverse, un gouvernement libéral pourrait privilégier une régulation stricte, tout en explorant des projets comme une CBDC.

Les scénarios possibles incluent :

  1. Statu quo : Les cryptomonnaies restent un sujet secondaire, avec des régulations progressives.
  2. Essor de la blockchain : Le Canada investit massivement dans les technologies décentralisées.
  3. Régulation stricte : Les autorités imposent des restrictions pour limiter les risques.

Quel que soit le résultat, le Canada se trouve à un carrefour. Les décisions prises dans les prochaines années pourraient faire du pays un leader mondial de la finance numérique ou, au contraire, freiner son développement.

Le contexte international

Les cryptomonnaies ne se limitent pas aux frontières canadiennes. Les décisions prises à Ottawa seront influencées par le contexte mondial, notamment les politiques américaines. Avec l’arrivée de Paul Atkins, un allié des cryptomonnaies, à la tête de la SEC, les États-Unis pourraient assouplir leurs régulations, incitant le Canada à suivre le mouvement. Par ailleurs, les tensions commerciales avec Washington, exacerbées par les récents tarifs, pourraient pousser le Canada à diversifier son économie via des technologies comme la blockchain.

Dans ce contexte, les cryptomonnaies pourraient devenir un outil stratégique. Par exemple, une réserve nationale de Bitcoin, comme proposée par certains, pourrait renforcer la résilience économique face aux incertitudes mondiales.

Et les Canadiens dans tout ça ?

Pour l’électeur moyen, les cryptomonnaies restent un sujet complexe. Si certains y voient une opportunité d’investissement, d’autres craignent les arnaques ou la volatilité. Les campagnes électorales, en se concentrant sur des enjeux plus immédiats, n’ont pas pleinement abordé ces questions. Pourtant, les décisions prises par le prochain gouvernement affecteront directement les Canadiens, qu’ils soient investisseurs, entrepreneurs ou simples curieux.

Pour mieux saisir l’impact potentiel, voici quelques chiffres clés :

  • En 2024, environ 13 % des Canadiens possédaient des cryptomonnaies.
  • Le marché canadien des actifs numériques est évalué à 2,5 milliards de dollars.
  • Plus de 50 % des jeunes Canadiens (18-34 ans) s’intéressent à la blockchain.

Ces données montrent un intérêt croissant, mais aussi un besoin d’éducation et de régulation pour accompagner cette transition.

Conclusion : un enjeu d’avenir

Les élections canadiennes de 2025 ne feront peut-être pas des cryptomonnaies un sujet central, mais elles poseront les bases de leur avenir dans le pays. Entre la vision audacieuse de Pierre Poilievre et l’approche prudente de Mark Carney, les Canadiens devront choisir entre innovation décentralisée et régulation mesurée. Une chose est sûre : dans un monde où la finance numérique gagne du terrain, ignorer les cryptomonnaies n’est plus une option.

Alors, quel chemin le Canada empruntera-t-il ? Les urnes nous le diront bientôt.

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