L’histoire semble se répéter. Pour la troisième élection présidentielle américaine consécutive, les sondages ont à nouveau sous-estimé le vote en faveur de Donald Trump. Malgré une légère amélioration des enquêtes d’opinion cette année, l’électorat trumpiste demeure difficile à cerner pour les instituts.
Trump en passe de remporter les Etats clés
Selon des sources proches du dossier, plus de 90% des comtés américains ont davantage voté pour le milliardaire républicain qu’en 2020. Et l’ancien président est bien parti pour s’imposer dans les sept Etats clés de l’élection alors que les derniers sondages le donnaient au coude-à-coude avec la démocrate Kamala Harris.
Pourtant, dans les cinq de ces Etats où le résultat est connu, la victoire de Donald Trump s’est jouée à un, deux ou trois points de pourcentage, bien souvent dans la marge d’erreur des sondages. Les instituts ont-ils donc vraiment failli ?
Des progrès, mais des angles morts persistent
D’après plusieurs experts, les sondages ont globalement mieux évalué les chances de Trump cette année, après deux gros échecs en 2016 et 2020. Le républicain a été sous-estimé d’environ deux points dans les Etats clés, contre une marge plus élevée lors des scrutins précédents.
Trump a cette fois-ci été sous-estimé d’environ deux points
Pedro Azevedo, responsable des sondages USA pour Atlas
Néanmoins, le cœur du problème persiste : une frange de l’électorat trumpiste, notamment chez les blancs et les latinos, continue d’échapper aux radars des sondeurs. Ces catégories d’électeurs seraient moins enclines à répondre aux enquêtes, faussant les échantillons.
Le facteur électeurs de dernière minute
Un autre élément a pu faire basculer le vote en faveur de Trump : les indécis qui se sont prononcés dans les derniers jours de campagne, après la fin des sondages. C’est l’hypothèse avancée par certains instituts pour expliquer leurs prévisions erronées, notamment dans l’Iowa où le républicain l’emporte finalement de plus de 10 points.
Que retenir pour les prochaines élections ?
Si les sondages ont affiné leurs méthodes depuis l’irruption de Trump, des progrès restent à faire pour mieux saisir son électorat atypique. Affiner la prise en compte des latinos et des blancs ruraux, réputés être des électeurs intermittents, sera un enjeu clé pour les prochains scrutins.
En attendant, Trump peut savourer une nouvelle victoire imprévue, lui qui a bâti sa marque politique en déjouant sans cesse les pronostics. Mais les sondeurs ne baissent pas les bras et promettent de redoubler d’efforts pour percer le mystère trumpiste.