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Élections 2025 en Côte d’Ivoire : Qui Sera Écarté ?

En Côte d'Ivoire, des figures majeures pourraient être privées d’élection en 2025. Une décision explosive qui menace la démocratie : que va-t-il se passer ?

Imaginez une élection où les principaux acteurs sont écartés avant même le coup d’envoi. En Côte d’Ivoire, à l’approche de la présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025, un scénario troublant se dessine. Trois figures emblématiques de la politique nationale, toutes marquées par des parcours tumultueux, se retrouvent rayées de la liste électorale provisoire publiée récemment. Une situation qui soulève des questions brûlantes : la justice est-elle un outil au service de la démocratie, ou une arme pour éliminer les adversaires ?

Un Trio Politiquement Radioactif

Le sort de ces trois personnalités – un ancien président, son ex-bras droit et un ancien Premier ministre – illustre les tensions qui agitent le pays. Condamnés par la justice ivoirienne, ils sont pour l’instant privés de leurs **droits civiques**, un obstacle majeur à leur participation au scrutin. Cette exclusion n’est pas une surprise pour les observateurs, mais elle ravive les cicatrices d’un passé récent marqué par des violences électorales dévastatrices.

Des Condamnations aux Racines Profondes

Pour deux d’entre eux, les peines de vingt ans de prison découlent des événements tragiques de la crise post-électorale de 2010-2011, un conflit qui a laissé des traces indélébiles dans la mémoire collective. Bien qu’acquittés par une juridiction internationale, leur retour au pays en 2021 et 2022 n’a pas suffi à effacer les sanctions nationales. Sans une amnistie officielle, leur rêve de candidature reste en suspens, malgré une liberté de mouvement retrouvée.

Le troisième, exilé depuis 2019, porte une condamnation encore plus lourde : une peine à perpétuité pour des accusations d’atteinte à la sécurité de l’État. Autrefois proche du pouvoir, il est aujourd’hui un paria, victime d’une rupture spectaculaire avec le régime actuel. Son absence physique du territoire n’atténue pas l’onde de choc de son exclusion.

La Révolte des Soutiens

Face à cette situation, les camps des concernés ne comptent pas rester silencieux. Le président exécutif d’un parti influent a promis d’explorer toutes les options constitutionnelles pour rétablir son leader sur la liste électorale. Une détermination qui résonne comme un défi lancé au pouvoir en place.

On veut empêcher notre chef d’aller à la présidentielle. Le gouvernement doit cesser de jouer à choisir ses rivaux.

– Porte-parole d’un mouvement panafricain

Cette accusation d’ingérence électorale n’est pas nouvelle. Elle alimente un climat de méfiance envers les institutions, notamment la Commission électorale indépendante (CEI), chargée d’organiser le scrutin. Ses responsables se défendent, affirmant appliquer strictement les lois en vigueur, sans parti pris. Mais dans un pays où la politique rime souvent avec passions exacerbées, ces déclarations peinent à convaincre.

Une Histoire de Violence et d’Exclusion

La Côte d’Ivoire n’en est pas à son premier épisode de turbulence électorale. La crise de 2010-2011, qui a opposé l’actuel président à son prédécesseur, s’est soldée par un bilan effroyable : plus de **3 000 morts**. Plus récemment, la réélection controversée pour un troisième mandat en 2020 a coûté la vie à au moins 85 personnes. Ces chiffres rappellent une vérité brutale : les urnes, ici, se teintent trop souvent de sang.

L’exclusion de candidats n’est pas non plus une nouveauté. Un politologue local souligne que cette pratique est presque une tradition dans le paysage électoral ivoirien. Même l’actuel chef de l’État avait été empêché de se présenter en 2000, accusé alors de ne pas remplir les critères de nationalité. Ironie du sort, ces mêmes débats refont surface aujourd’hui autour d’un autre leader de l’opposition, dont la double nationalité agite les esprits.

Les Règles du Jeu en Question

Le processus électoral offre encore une marge de manœuvre. Des recours peuvent être déposés auprès de la CEI, puis devant les tribunaux, avant la publication de la liste définitive en juin. Mais l’opposition doute de l’impartialité de ces instances, souvent perçues comme des prolongements du pouvoir exécutif. Une séparation des pouvoirs existe en théorie, mais en pratique, elle semble fragile.

  • Recours possibles : CEI et tribunaux.
  • Délai : liste définitive attendue en juin.
  • Enjeu : réintégration ou exclusion définitive.

Un Scrutin sous Haute Tension

Si les principaux opposants capables de remporter l’élection venaient à être déclarés inéligibles, le scrutin de 2025 risque de perdre toute légitimité démocratique. C’est l’avertissement lancé par plusieurs analystes. Parmi les candidats encore en lice, on retrouve des figures comme un ancien Premier ministre, une ex-Première dame et un ancien ministre. Une coalition naissante tente de s’organiser, mais l’idée d’un candidat unique reste hypothétique.

Pendant ce temps, le président actuel, au pouvoir depuis 2011, entretient le suspense sur ses intentions. En janvier, il a laissé entendre qu’il pourrait continuer à servir son pays. Une quatrième candidature serait un coup de théâtre, dans un contexte déjà explosif.

Vers un Dialogue ou une Impasse ?

Une coalition regroupant plusieurs leaders de l’opposition a émergé début mars, réclamant un dialogue politique avec le pouvoir. L’objectif ? Éviter un nouveau cycle de violences et garantir une élection équitable. Mais pour l’instant, aucun signe concret d’ouverture n’a été observé du côté du gouvernement.

Événement Conséquence Année
Crise post-électorale 3 000+ morts 2010-2011
Présidentielle controversée 85 morts 2020

Le passé récent montre que les tensions électorales ne sont jamais anodines en Côte d’Ivoire. Chaque scrutin semble être un test de résilience pour une nation encore fragile. La question demeure : 2025 sera-t-elle l’année de la réconciliation ou d’un nouveau chaos ?

Et Après ?

À sept mois de la publication de la liste définitive, l’incertitude règne. Les prochaines semaines seront décisives : les recours déposés aboutiront-ils ? Le pouvoir cédera-t-il à la pression ? Ou assisterons-nous à une élection verrouillée, où les dés seront pipés avant même le vote ? Une chose est sûre : les Ivoiriens, habitués aux soubresauts politiques, retiennent leur souffle.

La démocratie ivoirienne est à un tournant. Chaque décision compte.

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