À quelques jours du scrutin présidentiel au Ghana, l’effervescence est à son comble dans les rues d’Accra, la capitale. Les candidats Mahamudu Bawumia et John Mahama ont multiplié les meetings pour tenter de convaincre les électeurs. Dans un pays confronté à de nombreux défis économiques et sécuritaires, l’issue de cette élection s’annonce incertaine.
Une campagne électorale sous haute tension
Durant ces dernières semaines, les principaux prétendants à la magistrature suprême ont sillonné le pays pour aller à la rencontre des Ghanéens. Mahamudu Bawumia, actuel vice-président et candidat du parti au pouvoir, mise sur la continuité. Son slogan « Break the 8 » fait référence à la volonté de son parti de décrocher un troisième mandat consécutif, du jamais vu dans l’histoire du Ghana.
Son principal rival, John Mahama, lui, espère bien faire son retour au pouvoir après sa défaite en 2016. L’ancien président ghanéen et leader de l’opposition a axé sa campagne sur le thème du changement, promettant de « Remettre sur pied le Ghana » comme l’indiquent ses affiches.
Les enjeux économiques au cœur des débats
Malgré son statut de leader régional en termes d’investissements et de stabilité démocratique, le Ghana traverse une période économique difficile. Premier producteur d’or d’Afrique et important exportateur de cacao, le pays peine pourtant à se relever de la crise qui l’a contraint à solliciter un prêt de 3 milliards de dollars auprès du FMI.
Si l’inflation a reculé ces derniers mois, passant de 54% à 23%, le coût de la vie reste une préoccupation majeure pour de nombreux Ghanéens. Les candidats ont dû défendre leur bilan et leurs propositions pour redresser l’économie lors de meetings souvent houleux.
L’économie ne nous aide pas. Nous avons besoin de mieux.
– Georgina Fiadzoe, éducatrice retraitée
Orpaillage illégal et menaces sécuritaires, les autres défis du futur président
Au-delà de la situation économique, le Ghana doit faire face aux dégâts environnementaux et sociaux provoqués par l’exploitation aurifère illégale. Malgré les promesses du président sortant d’éradiquer ce fléau, le phénomène s’est aggravé, dopé par la hausse des cours de l’or. Un enjeu de taille pour son successeur.
L’instabilité régionale constitue également une source d’inquiétude croissante. Comme ses voisins, le Ghana est exposé aux répercussions des conflits djihadistes qui sévissent au Sahel. Situé aux portes du Burkina Faso et du Niger, le nord du pays est particulièrement vulnérable.
Un scrutin crucial pour l’avenir du Ghana
Dans ce contexte délicat, chaque voix comptera. La région d’Accra et le nord du pays, fief traditionnel de l’opposition, seront des zones clés pour départager les deux favoris. Qui de Mahamudu Bawumia ou de John Mahama parviendra à convaincre les électeurs qu’il est le mieux à même de répondre aux aspirations du peuple ghanéen ?
Réputé pour la solidité de ses institutions démocratiques, le Ghana joue sa crédibilité lors de ce rendez-vous crucial. Au lendemain du scrutin, les regards seront tournés vers Accra dans l’attente des résultats qui détermineront les orientations politiques et économiques du pays pour les années à venir. Une chose est sûre : le prochain président aura fort à faire pour relever les multiples défis qui l’attendent.
