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Élection présidentielle en Moldavie: le candidat prorusse Alexandr Stoianoglo en tête

Coup de théâtre à la présidentielle moldave: le candidat prorusse Alexandr Stoianoglo vire en tête face à la présidente pro-UE sortante Maia Sandu. Alors que la guerre fait rage en Ukraine voisine, la Moldavie se retrouve tiraillée entre Moscou et Bruxelles. Qui l'emportera au final? Le suspense reste entier.

Un duel sous haute tension. C’est ce qui se joue actuellement en Moldavie où se tient le second tour de l’élection présidentielle. Alors que la présidente sortante pro-européenne Maia Sandu partait grande favorite, c’est finalement son challenger Alexandr Stoianoglo, soutenu par les socialistes prorusses, qui vire en tête selon les derniers résultats partiels. Un renversement de situation qui n’est pas sans rappeler le contexte géopolitique explosif dans lequel baigne le pays.

La Moldavie, à la croisée des chemins entre Est et Ouest

Petite nation de 2,6 millions d’habitants coincée entre la Roumanie et l’Ukraine, la Moldavie se retrouve plus que jamais tiraillée entre deux influences antagonistes depuis le déclenchement de la guerre chez sa voisine.

D’un côté, la présidente sortante Maia Sandu, 52 ans, une économiste formée aux États-Unis. Élue en 2020, elle fut la première femme à accéder à la plus haute fonction de cette ex-république soviétique. Fortement pro-occidentale, elle a opéré un rapprochement spectaculaire avec l’Union européenne, tout en tournant résolument le dos à Vladimir Poutine depuis l’invasion russe de l’Ukraine.

De l’autre, son challenger Alexandr Stoianoglo, 57 ans, un ancien procureur général limogé l’an dernier. Soutenu par les socialistes prorusses, il plaide pour des relations plus équilibrées entre l’Occident et Moscou. Accusé par le camp présidentiel d’être “l’homme du Kremlin”, il rejette en bloc ces allégations.

Une campagne émaillée d’ingérences étrangères

Tout au long de la campagne, Maia Sandu n’a cessé de mettre en garde contre des ingérences étrangères “sans précédent”, citant notamment des achats massifs de votes lors d’un récent référendum sur l’adhésion à l’UE. Des accusations balayées par le Kremlin.

La journée du scrutin a elle aussi été marquée par de multiples incidents : cyberattaques, fausses alertes à la bombe… La police a même dit enquêter sur la mise en place présumée par la Russie de transports vers plusieurs pays pour permettre à des expatriés moldaves d’aller voter dans les représentations diplomatiques.

Un résultat encore incertain

Malgré une légère avance pour Alexandr Stoianoglo, qui a recueilli un peu plus de 51% des suffrages selon des résultats portant sur 90% des bulletins, rien n’est encore joué. Le camp de Maia Sandu espère toujours pouvoir renverser la vapeur grâce au vote de la diaspora, traditionnellement acquise à la cause pro-européenne.

L’issue du scrutin s’annonce donc particulièrement serrée, à l’image d’un pays profondément divisé. Une Moldavie écartelée entre un tropisme occidental symbolisé par Maia Sandu et un attachement à des liens historiques avec la Russie incarné par Alexandr Stoianoglo.

“La Moldavie est à un carrefour crucial de son histoire. Le choix qu’elle s’apprête à faire engagera de manière décisive son avenir géopolitique pour les années à venir.”

Analyse un diplomate occidental sous couvert d’anonymat

Quelle que soit l’issue des urnes, une certitude demeure : la Moldavie n’a pas fini de naviguer dans des eaux troubles, prise entre le marteau russe et l’enclume européenne. Un équilibre délicat sur le fil du rasoir, qui pourrait bien faire les frais du choc des titans entre Moscou et l’Occident.

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