Face au contexte géopolitique tendu en Europe, notamment avec la guerre en Ukraine, le gouvernement français prévoit d’organiser un débat au Parlement début mars pour discuter des conséquences de l’effort militaire nécessaire sur les finances publiques du pays. Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a annoncé cette nouvelle à l’issue du dernier Conseil des ministres.
Selon une source proche de l’Élysée, ce débat s’inscrit dans un « moment de gravité » et ne donnera pas lieu à un vote. Il intervient alors que le président doit accueillir dans les prochains jours de nouvelles réunions avec plusieurs États européens et non-européens pour tenter de dégager des positions communes sur le conflit ukrainien.
Un réveil européen qui passe par une hausse des dépenses militaires
Pour le gouvernement, le « réveil européen » face aux menaces actuelles passe nécessairement par une augmentation des dépenses militaires, un effort déjà entamé par la France ces dernières années. Paris plaide d’ailleurs pour la création d’une capacité d’emprunt à l’échelle européenne afin de financer des investissements communs dans ce domaine.
La porte-parole a également insisté sur la nécessité de soutenir l’industrie de défense européenne en instaurant une véritable préférence européenne dans les achats de matériels militaires. Une manière de renforcer l’autonomie stratégique du continent.
Nous découvrons que la faiblesse conduit souvent à la guerre, tandis que la force peut mener à la paix.
Sophie Primas, porte-parole du gouvernement français
Des conséquences sur les finances publiques et le budget 2026
Cet effort de défense européen inévitable aura inévitablement un impact sur les finances publiques françaises, comme l’a reconnu Sophie Primas. Le gouvernement aborde donc la préparation du budget 2026 avec un double objectif :
- Redresser les finances publiques
- Dégager des marges de manœuvre pour faire face au nouveau contexte géopolitique
Un véritable défi pour l’exécutif, qui devra trouver le bon équilibre entre maîtrise des dépenses et investissements stratégiques pour la sécurité du pays et de l’Europe. Les arbitrages s’annoncent complexes dans un contexte économique déjà tendu.
Une diplomatie active pour construire des positions européennes communes
En parallèle de cet effort budgétaire, la France poursuit son intense activité diplomatique pour tenter de bâtir un consensus européen sur la réponse à apporter au conflit ukrainien. Le président a déjà reçu lundi à Paris une dizaine de dirigeants de pays-clés de l’UE et de l’OTAN.
D’autres rencontres sont prévues dans les prochains jours, avec la volonté affichée de faire émerger des positions communes fortes. Un travail de longue haleine tant les intérêts et les sensibilités divergent parfois entre les États membres.
Le débat prévu au Parlement début mars permettra donc de faire un point d’étape sur ces différents chantiers, à la fois militaires, budgétaires et diplomatiques. L’occasion pour le gouvernement de préciser sa feuille de route et pour les parlementaires d’exprimer leurs attentes et leurs éventuelles réserves sur la stratégie française et européenne.
Un rendez-vous important alors que le conflit en Ukraine entre dans une nouvelle phase, avec une intensification des combats et des incertitudes persistantes sur les perspectives de paix. La France entend en tout cas continuer à jouer un rôle moteur pour tenter de bâtir une réponse européenne unie et efficace face à ce défi historique.