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Effondrement Mortel d’une Gare en Serbie : 12 Suspects Gardés en Détention

Le tribunal serbe ordonne la prolongation de détention pour 12 suspects liés à l'effondrement mortel d'une gare en novembre, qui a suscité l'indignation dans tout le pays. L'enquête se poursuit alors que...

Un drame qui secoue la Serbie. Suite à l’effondrement tragique d’une gare le 1er novembre dernier à Novi Sad, dans le nord du pays, qui avait coûté la vie à 15 personnes, un tribunal serbe vient d’ordonner la prolongation de la détention pour 12 suspects, dont un ancien ministre. Cette décision intervient alors que l’accident, survenu juste après d’importants travaux de rénovation, avait suscité une vague d’indignation et de manifestations dans tout le pays pour dénoncer la corruption et le manque de contrôle des projets de construction.

Prolongation de détention et assignations à résidence

Parmi les personnes concernées par cette décision de justice, on retrouve l’ex-ministre de la Construction Goran Vesic ainsi qu’un ancien directeur de l’infrastructure ferroviaire, Nebojsa Surlan, qui vont rester en détention pour une durée de 30 jours supplémentaires. Deux autres suspects, dont la directrice générale par intérim de l’infrastructure ferroviaire de Serbie Jelena Tanaskovic, sont quant à eux assignés à résidence pour une période de trois mois.

Ces décisions font suite aux interpellations menées par la police jeudi dernier dans le cadre de l’enquête sur les causes et les responsabilités de ce drame. Au total, ce sont 12 personnes, dont l’ex-ministre Vesic, qui avaient été arrêtées ce jour-là.

Une tragédie qui a secoué le pays

Pour mémoire, c’est le 1er novembre dernier qu’avait eu lieu l’effondrement d’une partie de la structure de la gare de Novi Sad, tuant sur le coup 14 personnes âgées de 6 à 74 ans. Une 15ème victime avait ensuite succombé à ses blessures quelques jours plus tard à l’hôpital. Une tragédie d’autant plus choquante qu’elle est intervenue seulement quelques semaines après l’achèvement des travaux de rénovation de la gare.

Cet accident a provoqué une vague d’indignation dans tout le pays. De nombreuses manifestations ont eu lieu pour réclamer la vérité et la responsabilité des autorités politiques. Les protestataires demandent notamment la démission du Premier ministre et du maire de Novi Sad, ainsi que des poursuites judiciaires à l’encontre de tous les responsables.

Des démissions en cascade

Face à la pression de la rue, plusieurs responsables ont déjà dû démissionner suite à ce drame, parmi lesquels :

  • Goran Vesic, l’ex-ministre de la Construction
  • Tomislav Momirovic, l’actuel ministre du Commerce qui occupait le poste de ministre de la Construction de 2020 à 2022
  • Jelena Tanaskovic, la directrice générale par intérim de l’infrastructure ferroviaire de Serbie

Mais pour beaucoup, ces démissions ne sont pas suffisantes. Les manifestants réclament une transparence totale sur les contrats signés avec les entreprises qui ont participé aux travaux de rénovation de la gare. Selon les informations disponibles, un consortium mêlant des sociétés chinoises (China Railway International et China Communications Construction), française (Egis) et hongroise (Utiber) avait été retenu.

Une enquête sous haute surveillance

Les interpellations et prolongations de détention décidées par la justice serbe montrent que l’enquête avance et s’oriente vers la thèse de manquements graves, voire de malversations, dans le contrôle du chantier de rénovation de la gare. Soumises à la pression populaire, les autorités serbes savent qu’elles n’ont pas le droit à l’erreur.

Le gouvernement doit faire toute la lumière sur ce drame et en tirer toutes les conséquences. C’est une question de confiance et de crédibilité pour notre pays.

Un membre de l’opposition serbe

Entre deuil national, colère de la population et enjeux politiques, cette tragédie risque de laisser des traces profondes en Serbie. Au-delà de l’émotion et de l’indignation, beaucoup espèrent qu’elle sera l’occasion d’un véritable sursaut pour remettre à plat les mécanismes de attribution et de contrôle des grands projets d’infrastructures. Car derrière l’effondrement de la gare de Novi Sad, c’est toute la question de la transparence et de la lutte contre la corruption qui est posée.

Les prochaines semaines seront donc cruciales pour voir si les autorités serbes sont capables de tirer les leçons de ce drame et d’apporter les réponses attendues par la population. L’enquête devra faire toute la lumière sur les causes de l’accident et les éventuelles responsabilités, sans complaisance ni tabou. Un défi de taille pour le gouvernement, placé sous la surveillance d’une opinion publique qui n’acceptera aucun faux-pas.

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