Le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS), qui sera présenté prochainement en Conseil supérieur de l’éducation, suscite déjà une vive polémique. Au cœur des critiques : un contenu jugé inapproprié par certains parents et associations, qui dénoncent un éveil sexuel trop précoce et l’introduction de la notion d’identité de genre.
Un programme progressif de la maternelle au lycée
Le texte, que nous avons pu consulter, détaille les thématiques abordées à chaque niveau, de la maternelle au lycée :
À l’école maternelle
Dès le plus jeune âge, les enfants seront sensibilisés au respect du corps, de l’intimité, à l’expression des émotions et à l’égalité filles-garçons. Ils apprendront à nommer les différentes parties du corps et à identifier des adultes de confiance.
À l’école élémentaire
Les élèves recevront des informations scientifiques sur le corps humain. En CM1-CM2, ils seront initiés aux changements de la puberté, apprendront à repérer les situations de harcèlement ou de violences sexistes. La notion de stéréotype de genre sera également abordée.
Au collège
L’accent sera mis sur la compréhension des transformations de l’adolescence. En 4e, la notion de sexualité responsable sera introduite, avec une sensibilisation aux risques. La question de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre sera discutée.
On abordera les notions de sexe, genre et orientation sexuelle en apprenant à respecter leurs diversités.
Extrait du programme EVARS pour les classes de 5e
Au lycée
Les lycéens seront invités à approfondir leurs connaissances et à développer leur esprit critique sur les questions de vie affective et sexuelle. Pour la première fois, des témoignages seront utilisés pour les sensibiliser au fait que l’identité de genre peut différer du sexe biologique.
Les points qui fâchent
Plusieurs aspects de ce programme sont vivement critiqués par certaines associations de parents et des personnalités politiques :
- L’éveil à la sexualité jugé trop précoce
- L’introduction des notions de genre et d’identité de genre
- « Un prosélytisme LGBT » selon certains détracteurs
- Des thèmes comme l’homosexualité abordés trop tôt selon eux
À l’inverse, des associations LGBT et des spécialistes de santé saluent un programme « complet et adapté » qui permettra selon eux de lutter contre les stéréotypes et les discriminations.
Il est important que chacun, quel que soit son genre ou son orientation, ait accès à une éducation sexuelle ouverte, positive et prônant le respect d’autrui.
Une porte-parole d’une association LGBT
Une mise en application prévue pour la rentrée 2025
Le texte sera étudié par diverses instances dans les prochaines semaines. En cas de validation, le nouveau programme EVARS entrerait en vigueur dès la rentrée de septembre 2025 dans tous les établissements scolaires publics et privés sous contrat.
De vifs débats sont à prévoir d’ici là. Certaines associations ont d’ores et déjà annoncé qu’elles combattraient la mise en œuvre de ce programme qu’elles jugent « idéologique ». Le ministère de l’Éducation Nationale assure de son côté que le contenu a été élaboré en concertation avec des experts (médecins, psychologues…) pour être le plus adapté possible au développement des enfants et des adolescents.
Quoi qu’il en soit, nul doute que les discussions autour de l’éducation sexuelle à l’école, sujet sensible s’il en est, ne font que commencer. Chacun y projetant sa propre vision de la société et des valeurs à transmettre aux jeunes générations.