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Edouard Philippe se lance à la conquête des législatives

Malgré la surprise de la dissolution, Edouard Philippe compte bien peser de tout son poids dans une campagne des législatives qui s'annonce cruciale pour l'avenir du quinquennat Macron. L'ancien Premier ministre vise la construction d'une nouvelle majorité allant du PS à LR pour contrer la menace du RN et de LFI. Mais la partie s'annonce serrée...

L’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron rebat les cartes à un an de la fin du quinquennat. Une décision qui prend de court l’ensemble de la classe politique, Edouard Philippe le premier. Mais l’ancien Premier ministre, désormais président du parti Horizons, n’a pas tardé à réagir : il compte bien s’investir à fond dans la campagne des législatives anticipées pour contribuer à construire une « nouvelle majorité » présidentielle, face à la menace du Rassemblement national et de la France insoumise.

Une « nouvelle majorité » pour éviter la cohabitation

Au lendemain du dîner de la majorité à l’Élysée, Edouard Philippe a donc lancé un appel au rassemblement, de la gauche à la droite : « Si on veut construire une nouvelle majorité, il faut partir du principe simple qu’aucun parti à lui seul n’est en mesure de mettre en œuvre quelque chose à la hauteur des enjeux des Français », a martelé le maire du Havre. Pour lui, l’objectif est clair : empêcher une victoire des extrêmes, RN en tête, qui ouvrirait la voie à une cohabitation inédite et potentiellement explosive.

Le président peut compter sur moi et surtout le pays peut compter sur moi.

Edouard Philippe

L’ancien chef du gouvernement appelle donc à une coalition élargie, allant potentiellement du PS à LR, avec comme priorités affichées :

  • Refuser l’immobilisme
  • Remettre de l’ordre (comptes publics, sécurité…)
  • Défendre les valeurs républicaines
  • Soutenir les classes moyennes « écrasées »

Le spectre d’un Premier ministre RN

Mais la partie s’annonce plus que jamais incertaine. Selon un sondage, le Rassemblement national arriverait largement en tête au premier tour avec 34% des intentions de vote. De quoi envisager sérieusement l’hypothèse d’un gouvernement RN, mené par Jordan Bardella lui-même, comme l’a confirmé Marine Le Pen.

Interrogé sur les qualités du jeune président du RN pour Matignon, Edouard Philippe botte en touche, se contentant d’un laconique « Je ne sais pas ». Avant d’ajouter : « Ce que je sais c’est que je ne suis pas d’accord avec ce que le Front national propose ».

Philippe en première ligne, mais pas candidat

S’il entend mener campagne pour faire barrage au RN, le patron d’Horizons a confirmé qu’il ne serait pas lui-même candidat aux législatives, préférant se consacrer à son mandat de maire du Havre. Un choix qui n’est pas sans rappeler celui d’Emmanuel Macron, pour qui il avait déjà œuvré en coulisses lors de la présidentielle de 2022.

Reste à savoir si le « phénomène Philippe », combiné au socle macroniste et à d’éventuels renforts venus du PS et de LR, suffira à endiguer la vague RN-LFI qui s’annonce. Réponse dès le premier tour de ces législatives à haut risque, le 18 juin prochain.

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