Alors que le pays se prépare à un renouvellement anticipé de l’Assemblée nationale, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe a exprimé ses réserves quant à l’implication du président Emmanuel Macron dans la campagne législative. Invité sur le plateau de BFMTV mardi soir, le président du parti Horizons a estimé qu’il n’était “pas sûr qu’il soit totalement complètement sain qu'(Emmanuel Macron) fasse une campagne législative”.
Un président au-dessus de la mêlée ?
Pour Édouard Philippe, le rôle du président de la République devrait être de rester au-dessus des joutes politiques, surtout en cette période particulière. Il a déclaré : “Il est président dans un moment où les institutions vont être soumises à des turbulences, ce qui me paraît justifié qu’il soit totalement président”. Une prise de position qui sonne comme une critique voilée de la stratégie adoptée par Emmanuel Macron.
Une conférence de presse très attendue
Ces propos interviennent à la veille d’une conférence de presse très attendue du chef de l’État. Emmanuel Macron entend y tracer les grandes orientations pour le pays à trois semaines du scrutin législatif. Une omniprésence médiatique qui ne semble pas au goût de tous, y compris dans son ancien camp.
Il peut évidemment exprimer une préférence, il est un acteur de la vie politique bien entendu.
– Édouard Philippe, sur BFMTV
La dissolution, un pari risqué ?
La décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale après la déroute de son camp aux élections européennes est un pari risqué. Les sondages donnent pour l’heure le Rassemblement national largement en tête des intentions de vote, loin devant la NUPES et la majorité présidentielle. Une configuration inédite sous la Vème République.
Horizons, une force charnière ?
Dans ce contexte, le parti Horizons fondé par Édouard Philippe pourrait jouer un rôle charnière au sein d’une potentielle majorité relative. Ses candidats devront cependant faire face à une rude concurrence, y compris parfois face à ceux de la majorité présidentielle. Une situation qui n’est pas sans créer quelques remous.
Les enjeux d’un scrutin inédit
Au-delà des questions de personnes, ce sont bien les orientations politiques du pays pour les cinq prochaines années qui se joueront dans les urnes les 23 et 30 juin. Réforme des retraites, transition écologique, pouvoir d’achat… Les sujets clivants ne manqueront pas durant cette campagne éclair.
Peut-être faut-il que le président soit davantage dans un rôle de père de la nation, un peu plus au-dessus de la mêlée.
– Un cadre de la majorité cité par BFMTV
Quoi qu’il en soit, cette séquence politique inédite promet son lot de rebondissements et de recompositions. Les équilibres qui émergeront des urnes le 30 juin au soir dessineront un nouveau paysage politique pour le pays. Un paysage dans lequel Édouard Philippe compte bien peser de tout son poids.
