Dimanche, les rues animées de Montreuil ont été le théâtre d’une rencontre pour le moins inattendue. Édouard Louis, écrivain acclamé, et Geoffroy de Lagasnerie, philosophe renommé, ont délaissé les prestigieuses tribunes parisiennes le temps d’une déambulation militante. Leur mission ? Soutenir Sabrina Ali Benali, candidate investie par la France Insoumise pour le Front Populaire dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis. Une alliance surprenante qui en dit long sur les bouleversements à l’œuvre au sein de la gauche radicale.
Quand l’intelligentsia parisienne s’engage sur le terrain
Voir débarquer Édouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie, plus habitués aux colonnes du New York Times qu’aux réunions de campagne, a de quoi surprendre. Pourtant, c’est bien au cœur de Montreuil, bastion insoumis où LFI a réalisé 35% aux européennes, que les deux intellectuels ont choisi de mettre les mains dans le cambouis. Un engagement de terrain qui tranche avec leur image d’éternels théoriciens.
Ça s’appelle le quart d’heure socialiste.
– Lucas, 29 ans, militant présent sur place
Leur venue apporte une caution inattendue à la candidature de Sabrina Ali Benali, qui fait face à un défi de taille. Elle a été investie par la France Insoumise à la place d’Alexis Corbière, figure historique du mouvement et proche de Jean-Luc Mélenchon, avec qui il est aujourd’hui en froid. Un choix qui divise localement et questionne sur les équilibres au sein de la galaxie insoumise.
Le pari d’un « Front Populaire » élargi
En apportant leur soutien à la jeune candidate, Édouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie donnent du crédit à la stratégie d’ouverture prônée par LFI. Sous la bannière du « Front Populaire », le mouvement cherche à rassembler largement toutes les forces de la gauche radicale, des écologistes aux communistes en passant par les « gilets jaunes ». Un pari audacieux qui se heurte parfois aux réalités du terrain et aux divergences entre les différentes chapelles.
La déambulation de dimanche à Montreuil se voulait une démonstration de cette alliance élargie en action. Aux côtés des militants de longue date, on pouvait croiser de nouvelles figures issues de l’écologie, du féminisme ou de l’antiracisme. Une tentative de faire la jonction entre les luttes et d’insuffler un nouveau souffle à la gauche de la gauche.
Un message plus large que la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis
Au-delà de l’enjeu très local de l’investiture dans la 7e circonscription, la présence des deux intellectuels aux côtés de Sabrina Ali Benali envoie un message politique fort. C’est le signe d’un rapprochement entre une certaine gauche radicale, incarnée par LFI, et des figures de la pensée critique issues des milieux universitaires et artistiques.
Un mariage entre la contestation intellectuelle et l’engagement militant qui reste à construire sur la durée, mais qui esquisse les contours d’une gauche en pleine mutation. Face aux crises multiples et à la montée des extrêmes, Édouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie semblent vouloir sortir de leur tour d’ivoire pour prendre part au combat politique sur le terrain.
Prêcher les convertis, c’est aussi raviver la flamme et ouvrir de nouveaux horizons.
– Un participant à la déambulation
Certains ont pu railler cette initiative, estimant que les deux penseurs venaient « prêcher des convertis » dans un fief acquis à la gauche radicale. Mais c’est peut-être aussi cela le sens de leur démarche : raviver la flamme militante, ouvrir des passerelles entre le monde des idées et celui de l’action politique. Bousculer les lignes et les certitudes.
Cette rencontre improbable dans les rues de Montreuil est finalement le reflet d’une époque où les cartes politiques sont plus que jamais rebattues. Où les étiquettes et les chapelles volent en éclat pour laisser place à de nouvelles alliances, de nouveaux possibles. Un pari risqué et incertain, mais qui a le mérite de réenchanter un débat public sclérosé. L’avenir dira si cette union sacrée entre intellectuels et Insoumis était une parenthèse ou le début d’une aventure politique au long cours.
Au-delà de l’enjeu très local de l’investiture dans la 7e circonscription, la présence des deux intellectuels aux côtés de Sabrina Ali Benali envoie un message politique fort. C’est le signe d’un rapprochement entre une certaine gauche radicale, incarnée par LFI, et des figures de la pensée critique issues des milieux universitaires et artistiques.
Un mariage entre la contestation intellectuelle et l’engagement militant qui reste à construire sur la durée, mais qui esquisse les contours d’une gauche en pleine mutation. Face aux crises multiples et à la montée des extrêmes, Édouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie semblent vouloir sortir de leur tour d’ivoire pour prendre part au combat politique sur le terrain.
Prêcher les convertis, c’est aussi raviver la flamme et ouvrir de nouveaux horizons.
– Un participant à la déambulation
Certains ont pu railler cette initiative, estimant que les deux penseurs venaient « prêcher des convertis » dans un fief acquis à la gauche radicale. Mais c’est peut-être aussi cela le sens de leur démarche : raviver la flamme militante, ouvrir des passerelles entre le monde des idées et celui de l’action politique. Bousculer les lignes et les certitudes.
Cette rencontre improbable dans les rues de Montreuil est finalement le reflet d’une époque où les cartes politiques sont plus que jamais rebattues. Où les étiquettes et les chapelles volent en éclat pour laisser place à de nouvelles alliances, de nouveaux possibles. Un pari risqué et incertain, mais qui a le mérite de réenchanter un débat public sclérosé. L’avenir dira si cette union sacrée entre intellectuels et Insoumis était une parenthèse ou le début d’une aventure politique au long cours.
