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EDF appelle à plus de cohérence fiscale pour la décarbonation

Le PDG d'EDF appelle à une cohérence et une stabilité de la fiscalité pour favoriser les investissements dans la décarbonation. Il met en garde contre les effets négatifs d'une taxe sur la production électrique et souligne l'importance de mesures incitatives pérennes pour développer les pompes à chaleur et les voitures électriques.

Alors que le groupe EDF vient de publier ses résultats semestriels, son PDG Luc Rémont a profité de l’occasion pour lancer un appel en faveur d’une plus grande cohérence des dispositifs fiscaux. L’objectif : soutenir efficacement la décarbonation de l’économie française.

Une fiscalité au service de la transition énergétique

Pour Luc Rémont, il est essentiel que la politique fiscale soit en phase avec les enjeux de la transition énergétique. Cela passe notamment par une certaine stabilité et prévisibilité des mesures, afin de donner de la visibilité aux acteurs économiques et d’encourager les investissements de long terme.

J’appelle à une cohérence des dispositions fiscales. Une taxe sur la production électrique n’aura pas d’effet positif sur la décarbonation, les prix et les investissements.

Luc Rémont, PDG d’EDF

Pas de nouvelle taxe sur les bénéfices des énergéticiens

Le patron d’EDF met en garde contre l’instauration éventuelle d’une nouvelle taxe sur les bénéfices des énergéticiens, ou la reconduction de la contribution sur la rente inframarginale de la production d’électricité (CRIME). Selon lui, de telles mesures iraient à l’encontre des objectifs de décarbonation en pénalisant les investissements.

Donner un cadre incitatif pérenne

Au-delà de la question des taxes, Luc Rémont insiste sur l’importance de mettre en place un cadre réglementaire et fiscal incitatif et stable dans la durée. C’est indispensable pour favoriser le déploiement à grande échelle des solutions bas carbone comme les pompes à chaleur ou les voitures électriques.

Les changements incessants de réglementation sur les aides à la rénovation énergétique (MaPrimeRénov’) ou l’installation de pompes à chaleur ont ainsi pesé sur les décisions des consommateurs et, in fine, sur les résultats d’EDF.

Une très grande instabilité de la réglementation n’aide pas à faire des choix raisonnés. Or une pompe à chaleur, c’est une facture de chauffage qui baisse de 40%.

Luc Rémont, PDG d’EDF

Accélérer l’électrification des usages

Pour EDF, l’électrification des usages est un levier majeur de décarbonation de l’économie. Le groupe mise notamment sur le développement des pompes à chaleur et de la mobilité électrique. Mais là encore, un cadre fiscal et réglementaire clair et stable est nécessaire.

Les déclarations sur un éventuel report de l’arrêt de la commercialisation des voitures thermiques inquiètent ainsi EDF, alors même qu’une voiture électrique coûte déjà quatre fois moins cher au kilomètre qu’un véhicule essence ou diesel.

Accompagner la montée en puissance des énergies renouvelables

Enfin, pour réussir la transition énergétique, il est indispensable d’accélérer le développement des énergies renouvelables. EDF y travaille activement, en continuant d’augmenter sa production d’électricité décarbonée.

Mais là encore, le soutien des pouvoirs publics est primordial, via des mécanismes de soutien adaptés et une simplification des procédures administratives. Car l’enjeu est de taille : construire un mix électrique décarboné, compétitif et souverain.

En appelant à davantage de cohérence et de stabilité fiscale, le PDG d’EDF espère ainsi créer les conditions favorables aux investissements massifs qui seront nécessaires dans les années à venir. La décarbonation de notre économie en dépend.

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