Depuis le retour tonitruant de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2025, tous les regards sont braqués sur l’évolution de l’économie américaine. Les indicateurs sont-ils au vert comme l’affirme le 45ème président des États-Unis ? Ou sa politique agressive, notamment en matière commerciale, risque-t-elle de fragiliser la première puissance mondiale ? Décryptage en cinq chiffres clés.
Un poids lourd de l’économie mondiale, mais pour combien de temps ?
Avec 26% du PIB mondial en 2024, soit 29.720 milliards de dollars selon le Bureau of Economic Analysis, les États-Unis dominent toujours l’économie internationale. La zone euro semble bien pâle en comparaison, avec seulement 15% du PIB de la planète.
Mais cette suprématie pourrait vaciller. D’après un rapport du Fonds monétaire international, la croissance américaine ne devrait atteindre « que » 1,7% cette année et 1,8% l’an prochain, contre respectivement 2,5% et 3,1% en 2023 et 2024. Des prévisions inférieures à la moyenne des pays avancés.
L’emploi au beau fixe, mais des inégalités persistantes
Côté marché du travail, le bilan trumpien est plus flatteur. Selon les données d’ADP Research Institute, le secteur privé a créé 122.000 emplois en décembre 2024 après 146.000 en novembre. Conséquence : un taux de chômage au plus bas, à 4,1% en fin d’année dernière. À titre de comparaison, il atteignait encore 6,8% dans la zone euro en novembre.
Revers de la médaille, cette embellie ne profite pas à tous. Comme le souligne un expert contacté sous couvert d’anonymat, « les créations d’emplois concernent surtout des postes peu qualifiés et précaires. Les inégalités continuent de se creuser. » Un constat qui fait tâche dans le tableau idyllique dépeint par la Maison Blanche.
Des déséquilibres commerciaux de plus en plus criants
Le talon d’Achille de l’économie américaine reste son déficit commercial abyssal. En septembre, il a explosé de 19,2% par rapport à août, à 84,4 milliards de dollars. Du jamais vu depuis deux ans ! Les États-Unis ont massivement importé des véhicules, des médicaments, des produits informatiques et des semi-conducteurs.
Pour endiguer cette hémorragie, Donald Trump mise tout sur le protectionnisme, à coups de droits de douane et de menaces contre ses principaux partenaires, Chine en tête. Une stratégie risquée, qui pourrait rapidement se retourner contre l’oncle Sam. D’après une responsable européenne, « une guerre commerciale est désormais très probable entre les deux rives de l’Atlantique. »
La dette publique, une bombe à retardement
Autre sujet d’inquiétude : l’envolée de la dette américaine. Fin 2024, le déficit a atteint un nouveau record, à 711 milliards de dollars sur le dernier trimestre (+39% sur un an). La faute aux dépenses engendrées par les ouragans dévastateurs Hélène et Milton, mais aussi à la flambée des taux d’intérêt.
Résultat, selon les projections du Bureau du Congrès pour le budget, la dette publique devrait représenter 118% du PIB en 2035, contre 100% actuellement. Un niveau astronomique, qui place les États-Unis dans une situation de plus en plus intenable. « La maison brûle et nous regardons ailleurs », alerte un ex-conseiller au Trésor.
Wall Street au zénith, mais jusqu’à quand ?
Paradoxalement, la santé de l’économie « réelle » ne semble pas affecter (encore ?) les marchés financiers. En 2024, Wall Street a une nouvelle fois affiché des performances stratosphériques :
- +24,5% pour le S&P500
- +30% pour le Nasdaq, porté par les valeurs technologiques
- +12,5% pour le Dow Jones
Des progressions qui font pâlir d’envie les places boursières européennes : +20% pour le Dax allemand, +12,5% pour le FTSE MIB italien, +8,5% pour l’Euro Stoxx 50… Seul le CAC40 semble à la traîne, pénalisé par les tensions sociales et politiques en France.
Mais gare au retour de bâton ! Ces valorisations exubérantes sont jugées déconnectées des fondamentaux économiques par de nombreux analystes. « La moindre déconvenue sur le front de l’emploi ou de la croissance pourrait provoquer un krach majeur », prévient le stratège d’une grande banque américaine cité par une source proche. Les investisseurs sont plus que jamais suspendus aux lèvres de Donald Trump.
Alors, l’Amérique trumpienne est-elle assise sur un volcan ? Si les indicateurs restent au vert pour l’instant, les défis sont immenses pour la première économie mondiale : résorber son déficit, maîtriser sa dette, réduire les inégalités… Sans parler des menaces protectionnistes, qui pourraient dégénérer en conflit ouvert avec les partenaires historiques des États-Unis. Les quatre prochaines années s’annoncent déterminantes pour éviter l’embrasement.
Pour endiguer cette hémorragie, Donald Trump mise tout sur le protectionnisme, à coups de droits de douane et de menaces contre ses principaux partenaires, Chine en tête. Une stratégie risquée, qui pourrait rapidement se retourner contre l’oncle Sam. D’après une responsable européenne, « une guerre commerciale est désormais très probable entre les deux rives de l’Atlantique. »
La dette publique, une bombe à retardement
Autre sujet d’inquiétude : l’envolée de la dette américaine. Fin 2024, le déficit a atteint un nouveau record, à 711 milliards de dollars sur le dernier trimestre (+39% sur un an). La faute aux dépenses engendrées par les ouragans dévastateurs Hélène et Milton, mais aussi à la flambée des taux d’intérêt.
Résultat, selon les projections du Bureau du Congrès pour le budget, la dette publique devrait représenter 118% du PIB en 2035, contre 100% actuellement. Un niveau astronomique, qui place les États-Unis dans une situation de plus en plus intenable. « La maison brûle et nous regardons ailleurs », alerte un ex-conseiller au Trésor.
Wall Street au zénith, mais jusqu’à quand ?
Paradoxalement, la santé de l’économie « réelle » ne semble pas affecter (encore ?) les marchés financiers. En 2024, Wall Street a une nouvelle fois affiché des performances stratosphériques :
- +24,5% pour le S&P500
- +30% pour le Nasdaq, porté par les valeurs technologiques
- +12,5% pour le Dow Jones
Des progressions qui font pâlir d’envie les places boursières européennes : +20% pour le Dax allemand, +12,5% pour le FTSE MIB italien, +8,5% pour l’Euro Stoxx 50… Seul le CAC40 semble à la traîne, pénalisé par les tensions sociales et politiques en France.
Mais gare au retour de bâton ! Ces valorisations exubérantes sont jugées déconnectées des fondamentaux économiques par de nombreux analystes. « La moindre déconvenue sur le front de l’emploi ou de la croissance pourrait provoquer un krach majeur », prévient le stratège d’une grande banque américaine cité par une source proche. Les investisseurs sont plus que jamais suspendus aux lèvres de Donald Trump.
Alors, l’Amérique trumpienne est-elle assise sur un volcan ? Si les indicateurs restent au vert pour l’instant, les défis sont immenses pour la première économie mondiale : résorber son déficit, maîtriser sa dette, réduire les inégalités… Sans parler des menaces protectionnistes, qui pourraient dégénérer en conflit ouvert avec les partenaires historiques des États-Unis. Les quatre prochaines années s’annoncent déterminantes pour éviter l’embrasement.