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Échec des pourparlers sur la pollution plastique : la déception américaine

Coup dur pour la lutte contre la pollution plastique mondiale. Les récentes négociations ont échoué, suscitant la déception des États-Unis qui pointent du doigt certains pays et producteurs. Un nouveau round s'impose mais quand ? Les enjeux sont cruciaux pour l'avenir de notre planète...

Les récentes négociations internationales visant à établir un traité mondial contraignant pour lutter contre la pollution plastique se sont soldées par un échec qui a suscité la déception des États-Unis. Dans un communiqué publié mardi, l’administration américaine a exprimé sa frustration face à l’absence d’accord, pointant du doigt « un petit groupe de pays et de producteurs » accusés d’avoir fait obstacle aux discussions « pour protéger leurs profits et perpétuer un statu quo insatisfaisant ».

Un dialogue de sourds entre ambition et résistance

Pendant une semaine, les représentants de plus de 170 pays se sont réunis à Busan en Corée du Sud avec l’objectif de parvenir à un accord ambitieux pour endiguer le fléau de la pollution plastique qui contamine les océans, les sols et jusqu’à nos organismes. Mais le fossé s’est avéré trop grand entre une majorité d’États favorables à des mesures fortes et un groupe de pays producteurs de pétrole menés par la Russie, l’Arabie saoudite et l’Iran.

Téhéran a souligné « l’énorme fossé » entre les parties, tandis que Moscou a estimé que la conclusion d’un traité était « entravée par des ambitions trop élevées de la part de certaines parties ». Face à ce blocage, les négociations devront reprendre à une date ultérieure, comme l’a annoncé le président des débats onusiens, l’ambassadeur équatorien Luis Vayas Valdivieso.

Une pollution plastique qui pourrait tripler d’ici 2060

L’enjeu est pourtant crucial alors que selon l’OCDE, si rien n’est fait, la pollution plastique pourrait tripler dans le monde d’ici 2060. Cela se traduirait aussi par un triplement de la production mondiale de plastique pour atteindre 1,2 milliard de tonnes, contre 460 millions de tonnes en 2019. Des chiffres vertigineux et alarmants qui soulignent l’urgence d’agir.

Les Etats-Unis sont déçus par l’absence d’un accord international juridiquement contraignant adapté à la lutte contre la pollution plastique

Communiqué de la Maison Blanche

Avec la Chine, les États-Unis font partie des deux plus gros producteurs de plastique au monde. Leur déception exprimée publiquement témoigne du rapport de force qui s’est installé lors de ces négociations entre les tenants d’une régulation ambitieuse et ceux qui freinent des quatre fers pour préserver leurs intérêts économiques à court terme. Washington n’a pas hésité à mettre en cause nommément « un petit groupe de pays et de producteurs ».

Vers un nouveau round de négociations

Cet échec ne signe pas pour autant l’arrêt du processus. De nouvelles discussions doivent avoir lieu pour tenter de rapprocher les positions. Mais le temps presse si l’on en croit les projections alarmantes sur l’augmentation de la pollution plastique dans les prochaines décennies. Au-delà des déclarations, il faudra que la communauté internationale parvienne à dépasser les intérêts particuliers pour le bien commun.

D’après une source proche des discussions, plusieurs points majeurs de désaccord persistent :

  • Le caractère contraignant ou volontaire des mesures à adopter
  • Le degré de responsabilité des producteurs dans la gestion des déchets plastiques
  • Les modalités de financement et de transfert de technologies vers les pays en développement
  • La fixation d’objectifs chiffrés de réduction des déchets plastiques

Autant de questions épineuses sur lesquelles il faudra trouver des compromis si l’on veut parvenir à un accord efficace pour enrayer la multiplication des déchets plastiques. Car au-delà des enjeux environnementaux, c’est bien notre modèle de développement et de consommation qui est remis en question par ce fléau. La pression de l’opinion publique internationale et la mobilisation de la société civile seront sans doute des facteurs clés pour faire pencher la balance du bon côté et pousser les États à prendre leurs responsabilités.

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