Dans un communiqué transmis à l’AFP ce mardi, le directeur général de Dyson Hanno Kirner a fait part de « changements dans l’organisation du groupe qui pourraient entraîner des licenciements ». Une annonce qui fait l’effet d’une bombe dans le paysage économique britannique. Le célèbre fabricant d’aspirateurs haut-de-gamme et autres produits électroménagers envisage en effet de supprimer près d’un tiers de ses effectifs au Royaume-Uni, soit environ 1000 postes sur 3500.
Dyson, fleuron de l’industrie britannique
Fondé en 1991 par l’inventeur et industriel James Dyson, le groupe Dyson s’est imposé comme un acteur majeur du marché de l’électroménager, notamment grâce à ses aspirateurs sans sac au design futuriste. Basée à Malmesbury dans le Wiltshire, l’entreprise emploie plus de 14 000 personnes dans le monde et a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 6,5 milliards de livres (7,6 milliards d’euros). Un succès qui repose sur une stratégie d’innovation permanente et de montée en gamme.
Un recentrage sur les marchés clés
Mais après des années de croissance ininterrompue, Dyson fait face à un contexte économique plus incertain. Dans son communiqué, Hanno Kirner évoque la nécessité d’une restructuration pour « recentrer l’activité et les ressources du groupe sur ses marchés et catégories de produits clés ».
Sans donner plus de détails sur les suppressions de postes envisagées, la direction indique qu’elles s’inscrivent dans le cadre d’un « plan de transformation » devant permettre à Dyson « d’évoluer de manière durable dans un environnement en mutation rapide ». Un environnement marqué notamment par une concurrence accrue, des tensions sur les approvisionnements et une hausse des coûts.
Nous devons nous assurer que Dyson dispose des bonnes compétences, dans les bons domaines et au bon niveau pour réaliser nos ambitions à long terme.
Hanno Kirner, directeur général de Dyson
Des perspectives incertaines pour l’emploi
L’annonce de ce vaste plan social constitue un nouveau coup dur pour l’emploi au Royaume-Uni, déjà fragilisé par le Brexit et la crise du Covid-19. Elle intervient quelques mois après la décision de Dyson de déplacer son siège social de Singapour au Royaume-Uni, une décision saluée par le gouvernement britannique.
Les syndicats s’alarment quant à eux des conséquences sociales de cette restructuration. Reste à savoir quelles seront l’ampleur et les modalités des licenciements prévus, ainsi que les mesures d’accompagnement proposées aux salariés concernés. Dyson devra aussi rassurer ses clients et ses partenaires sur sa capacité à maintenir le cap de l’innovation malgré cette cure d’austérité.
Les défis de l’après-James Dyson
Ce bouleversement intervient un an après le départ de Sir James Dyson, 75 ans, qui a cédé les rênes de l’entreprise qu’il a fondée à son fidèle lieutenant Roland Krueger. Une page se tourne donc pour ce fleuron de l’industrie britannique, qui va devoir se réinventer sans son charismatique créateur.
Entre nécessité de rationaliser son fonctionnement et volonté de préserver son ADN innovant, Dyson se trouve à la croisée des chemins. Les prochains mois seront décisifs pour démontrer la résilience du groupe et sa capacité à relever les défis de l’après-James Dyson, tout en limitant la casse sociale. Un sacré défi dans le contexte économique et géopolitique actuel.