Dans le paysage industriel français, certains noms résonnent comme des institutions. Duralex en fait incontestablement partie. Mais aujourd’hui, ce fleuron de la verrerie tricolore vacille, à l’image de ses célèbres gobelets “Picardie” et “Gigogne” qui ont fait sa renommée. Retour sur la lente descente aux enfers d’une marque emblématique du made in France.
Un savoir-faire artisanal mondialement réputé
Fondée en 1945, Duralex a bâti sa réputation sur un savoir-faire verrier d’exception. Ses gobelets en verre trempé, quasiment incassables, sont devenus des incontournables des cantines scolaires, des terrasses de cafés et des cuisines des particuliers. Une success-story à la française qui a traversé les décennies.
Les produits Duralex incarnent un certain art de vivre à la française, entre simplicité et robustesse.
– Un connaisseur de la marque
Une production 100% made in France
Avec son unique site de production basé à La Chapelle-Saint-Mesmin dans le Loiret, Duralex a toujours misé sur le made in France. Ses 230 salariés perpétuent un savoir-faire artisanal exigeant, qui a fait la renommée internationale de la marque. Mais cette stratégie industrielle a un coût dans un contexte de concurrence mondialisée féroce.
Les premières difficultés financières
Malgré son prestige, Duralex a connu de premiers signes inquiétants ces dernières années. En 2020 déjà, le verrier avait dû se placer une première fois sous la protection du tribunal de commerce, fragilisé par la hausse des coûts de production. Un premier coup de semonce.
Un second redressement judiciaire en 2023
Trois ans plus tard, le couperet tombe à nouveau. En juin 2023, Duralex est une nouvelle fois placé en redressement judiciaire. La période d’observation de 6 mois est l’occasion pour la direction de chercher des solutions de reprise. Le spectre d’une disparition de ce fleuron industriel français devient de plus en plus présent.
C’est tout un pan du patrimoine industriel français qui est menacé avec les difficultés de Duralex.
– Un expert du secteur
Trois offres de reprise à l’étude
Heureusement, des lueurs d’espoir existent pour les salariés de Duralex. Le tribunal de commerce d’Orléans a en effet reçu trois offres de reprise qu’il étudie actuellement :
- L’offre de la société SCOP est plébiscitée par 60% des salariés. Elle table sur une levée de fonds de 5 millions d’euros pour relancer l’entreprise.
- Deux autres offres sont également sur les rangs mais ont été moins médiatisées à ce stade.
Décision attendue pour le 26 juillet
Après une journée d’auditions marathon ce mercredi, le tribunal de commerce a finalement décidé de mettre sa décision en délibéré. Le sort de Duralex et de ses 230 salariés sera fixé le 26 juillet prochain. D’ici là, les syndicats restent mobilisés pour défendre l’emploi et ce savoir-faire français d’excellence.
On se battra jusqu’au bout pour sauver Duralex et nos emplois. On espère que le tribunal saura reconnaître la valeur de notre travail.
– Un salarié de Duralex
Un feuilleton industriel loin d’être terminé
À l’image de nombreux autres fleurons industriels français comme les Fonderies du Poitou ou la cristallerie Baccarat, le feuilleton Duralex illustre la fragilité de notre tissu productif national face aux défis de la mondialisation. Malgré leur prestige et la qualité inégalée de leurs produits, ces entreprises peinent à résister aux vents contraires. Le made in France a décidément un coût que les consommateurs ne sont pas toujours prêts à payer. Affaire à suivre le 26 juillet prochain, pour une décision qui pourrait marquer un tournant, en bien ou en mal, pour l’industrie française.