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Duralex, Fleuron Industriel Français, Attend Son Destin

Duralex, fleuron industriel français réputé pour sa vaisselle incassable, est en redressement judiciaire depuis fin avril. Ce vendredi, le tribunal de commerce d'Orléans rendra sa décision sur le sort de l'entreprise après avoir étudié trois offres de reprise. Les 228 salariés retiennent leur souffle en espérant un dénouement positif pour ce symbole du Made in France.

Depuis près d’un siècle, le nom Duralex résonne comme un symbole de l’excellence industrielle française. Cette verrerie légendaire, dont les créations emblématiques ornent les tables du monde entier, se retrouve aujourd’hui à un tournant décisif de son histoire. Placée en redressement judiciaire fin avril, l’entreprise et ses 228 salariés attendent avec anxiété la décision du tribunal de commerce d’Orléans qui sera rendue ce vendredi matin.

Trois offres de reprise sur la table

Le tribunal a passé au crible trois dossiers de reprise déposés pour redonner un nouveau souffle à ce fleuron national :

  • Une proposition de Société Coopérative de Production (Scop), portée par la direction et soutenue par 60% du personnel. Elle prévoit de conserver les 228 emplois.
  • L’offre de la SARL Tourres et Cie qui envisage de garder 183 salariés.
  • Le projet de Carlesimo Investissements/GCB Investissements qui ne reprendrait que 125 personnes.

Le projet de Scop est perçu comme le plus solide, ayant obtenu le soutien des élus locaux et notamment une promesse de garantie bancaire de la région Centre-Val de Loire. Les salariés y ont même investi 500€ chacun, preuve de leur attachement à leur outil de travail.

Des difficultés à répétition

Cette décision devrait marquer la fin d’une série noire pour Duralex. Depuis vingt ans, l’entreprise a connu de multiples crises et a déjà fait l’objet de trois procédures de redressement judiciaire. La dernière en date remonte à 2021.

Malgré un chiffre d’affaires de 24,6 millions d’euros en 2023, la verrerie a été durement touchée par la flambée des prix de l’énergie après le début de la guerre en Ukraine. Un prêt de 15 millions d’euros de l’État lui avait permis de tenir bon temporairement.

On est confiants, on attend le dénouement : on veut prendre notre destin en main avec ce projet de Scop.

Suliman El Moussaoui, délégué syndical CFDT

La fin d’une époque ?

Au-delà des enjeux économiques et sociaux, c’est un pan de l’histoire industrielle française qui est en jeu. Duralex, c’est la “tour Eiffel de la vaisselle”, un produit incontournable des arts de la table depuis des générations.

Créée en 1945, la marque a révolutionné le monde de la verrerie avec son verre trempé réputé incassable. Ses créations au design intemporel comme les bols Gigogne ou les verres Picardie sont devenus des classiques présents dans de nombreux foyers.

Mais au-delà de la qualité de ses produits, Duralex incarne un certain art de vivre à la française et un savoir-faire manufacturier d’excellence. Une aura qui lui a valu d’équiper aussi bien les cantines scolaires que les palaces, les bistrots que les ambassades à travers le monde.

Aujourd’hui, alors que l’avenir de l’entreprise est en suspens, c’est toute une région et plus largement le patrimoine industriel hexagonal qui retient son souffle. Chacun espère que Duralex, après avoir traversé bien des tempêtes, saura une nouvelle fois rebondir et préserver ce symbole du Made in France.

Réponse ce vendredi matin, quand le tribunal de commerce d’Orléans rendra son verdict très attendu. Au-delà du sort de 228 emplois, c’est une page de l’histoire industrielle française qui s’apprête à être tournée, en espérant que Duralex puisse continuer d’écrire sa légende.

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