L’annonce des nouveaux diffuseurs de la Ligue 1, DAZN et BeIN Sports, pour la période 2024-2028 a fait l’effet d’une bombe dans le milieu du football français. Si les clubs se réjouissent des 500 millions d’euros annuels négociés, une ombre inquiétante plane sur le futur : le coût faramineux des abonnements pour les supporters désireux de suivre les exploits de leur équipe favorite chaque week-end.
50 euros mensuels : le prix de la passion ?
Pour avoir accès à l’intégralité des matchs de Ligue 1, il faudra désormais cumuler les abonnements à DAZN (35€/mois) et BeIN Sports (15€/mois), soit un total de 50 euros mensuels. Sur une année, la facture s’élèvera à 600 euros, un montant conséquent qui risque d’en refroidir plus d’un. Joseph Oughourlian, le président du RC Lens, n’a pas caché son inquiétude :
Je suis un président inquiet pour ses supporters cherchant à voir les matchs de leur club de cœur. Comment peut-on penser qu’une inflation du coût d’abonnement avec un accès à des catalogues moins généralistes pourra soutenir une croissance des téléspectateurs du football français ?
Joseph Oughourlian, Président du RC Lens
Un constat alarmant partagé
Ce constat est partagé par de nombreux acteurs du football français. Les associations de supporters montent au créneau, craignant une désaffection des fans ne pouvant plus s’offrir le “luxe” de suivre leur équipe à la télévision chaque semaine. Certains évoquent même un risque de retour au piratage, les sites de streaming illégaux offrant une alternative gratuite mais préjudiciable.
Quel avenir pour le foot français ?
Au-delà de la question de l’accessibilité pour les supporters, c’est l’avenir même du football français qui est en jeu. Des abonnements trop onéreux pourraient avoir un impact négatif sur :
- La popularité de la Ligue 1, avec une perte de visibilité
- Les revenus des clubs, qui dépendent en partie des droits TV
- La ferveur dans les stades, sans le soutien des fans devant leur écran
Une équation complexe qui suscite de vives inquiétudes tant chez les supporters que chez les dirigeants. Il est urgent de trouver un juste équilibre entre la rentabilité économique et l’accessibilité au plus grand nombre. Sans quoi, le football français pourrait en pâtir durablement, perdant ce lien si précieux avec son public.
