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Droits Humains En Berne Au Congo : Un Rapport Accablant

Un rapport alarmant du CAD révèle une augmentation dramatique des violations des droits humains au Congo en 2024. Arrestations arbitraires, disparitions forcées, conditions de détention menaçant la vie... Le pays a passé un cap dans l'horreur. Le gouvernement semble avoir divorcé d'avec sa population selon l'ONG. Quelles seront les répercussions de ces révélations choc ?

Les chiffres sont glaçants. Selon un rapport publié vendredi par le Centre d’actions pour le développement (CAD), une ONG de défense des droits humains, les violations des droits de l’homme ont atteint des sommets au Congo en 2024. « Quand le déni des droits de l’homme est au pouvoir », tel est le titre évocateur de ce document accablant de 200 pages, fruit d’enquêtes menées dans sept des douze départements du pays.

Une augmentation alarmante de 292% des cas de violations

Trésor Nzila, directeur exécutif du CAD, tire la sonnette d’alarme. Alors que l’ONG avait déjà alerté sur la détérioration de la situation depuis 2021, le constat cette année est sans appel :

Nous avons documenté en cette année 2024 8.216 cas de violations des droits humains, alors qu’en 2023, nous étions à 2.092 cas. C’est une augmentation très importante. Cela nous inquiète (…) Il y a un écart important entre le discours officiel et la réalité sur le terrain. Nous constatons que les violations ne reculent pas ; elles augmentent.

Trésor Nzila, directeur exécutif du CAD

Les disparitions forcées explosent de 200%

Parmi les violations les plus préoccupantes, les disparitions forcées ont connu une hausse vertigineuse de 200% par rapport à l’année précédente. D’après le rapport, la force publique a détenu au secret et a fait disparaître de force des personnes, dont certaines n’ont plus donné signe de vie après leur interpellation. Un chiffre qui ne représente que « la partie visible par nos petits yeux d’une situation bien plus préoccupante », souligne le CAD.

Arrestations arbitraires, torture et conditions de détention inhumaines

Le rapport du CAD dresse un tableau effroyable de la situation des droits humains dans le pays. Arrestations arbitraires, torture, mauvais traitements… Dans les prisons, « les conditions de détention menacent éperdument la vie des détenus » qui vivent au milieu des déchets, urines, excréments, moisissures, promiscuité forcée, famine, malnutrition, peut-on lire.

Aucune enquête achevée, aucun procès mené à terme

Pire encore, aucune enquête sérieuse n’a été menée à son terme, aucun procès n’a abouti et par conséquent, aucune condamnation des auteurs de ces exactions n’a été prononcée en 2024 selon le rapport. L’impunité règne, laissant les victimes et leurs proches sans recours.

Violation des droits économiques et sociaux

Le CAD pointe également du doigt les violations des droits économiques et sociaux dans ce pays riche en pétrole mais où « les structures hospitalières sont en lambeau ». Un contraste saisissant qui fait dire à Trésor Nzila que le gouvernement semble avoir « divorcé d’avec sa population ».

Un silence assourdissant des autorités

Face à ce rapport édifiant, les autorités congolaises n’avaient toujours pas réagi vendredi. Un silence qui en dit long sur le fossé béant entre les discours officiels et la brutale réalité vécue par la population. Le Congo aurait-il basculé dans l’horreur loin des regards du monde ? Le cri d’alarme du CAD résonnera-t-il au-delà des frontières de ce petit pays d’Afrique centrale ?

Une situation intenable pour la population

Pour les 5 millions d’habitants du Congo-Brazzaville, le constat est amer. Leur quotidien est rythmé par la peur et les privations, dans un pays qui semble avoir sombré dans un déni total des valeurs fondamentales. Comment envisager l’avenir quand les droits les plus élémentaires sont bafoués en toute impunité ?

Ce rapport coup de poing jette une lumière crue sur une situation devenue intenable. Il est temps que la communauté internationale ouvre les yeux sur les souffrances endurées par la population congolaise et exerce une pression sur le gouvernement pour que cesse cet effrayant déni des droits humains. Car derrière les chiffres se cachent des vies brisées, des familles endeuillées, des destins anéantis. Le Congo ne peut continuer à sombrer dans l’abîme loin des regards indifférents. L’urgence est là, criante, impérieuse. Il en va de notre humanité à tous.

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