Et si votre prochaine voiture ou votre dose de médicaments coûtait soudainement bien plus cher ? Depuis son retour à la tête des États-Unis, un certain président américain agite le spectre des droits de douane comme une arme économique redoutable. Entre revirements inattendus et surenchères spectaculaires, les taxes imposées par Washington redessinent les contours du commerce mondial, avec la Chine en ligne de mire et le reste du monde sur ses gardes.
Une guerre commerciale sous haute tension
Depuis le 20 janvier 2025, la Maison Blanche a repris ses vieilles habitudes : multiplier les annonces choc sur les droits de douane. Si certains y voient une stratégie pour protéger l’économie nationale, d’autres parlent d’un jeu dangereux aux conséquences imprévisibles. Mais une chose est sûre : personne n’échappe totalement à cette vague de taxes qui secoue les échanges internationaux.
La Chine dans le viseur : une escalade sans fin ?
Quand il s’agit de désigner un adversaire, Pékin arrive en tête de liste. Dès son arrivée au pouvoir, le locataire de la Maison Blanche a lancé une offensive avec des taxes de **10 %**, rapidement portées à **20 %**. Pourquoi une telle fermeté ? D’après une source proche du dossier, le rôle de certains acteurs chinois dans la production de *fentanyl*, cet opioïde au cœur d’une crise sanitaire majeure outre-Atlantique, est pointé du doigt.
Mais ce n’est pas tout. Pour réduire un déficit commercial jugé abyssal, les taxes ont grimpé à **34 %** la semaine dernière, avant de bondir à **104 %** mercredi, puis à un vertigineux **125 %** après une nouvelle riposte chinoise à **84 %**. Une surenchère qui rappelle une partie de ping-pong économique, où chaque joueur frappe plus fort à chaque échange.
Chaque annonce semble repousser les limites de ce que le commerce mondial peut encaisser.
– Une source anonyme proche des négociations
Le reste du monde sous pression
Si la Chine monopolise l’attention, les autres partenaires commerciaux ne sont pas épargnés. Depuis peu, une taxe de base de **10 %** frappe tous les produits entrant aux États-Unis. Une mesure qui change la donne : selon des données récentes, plus de **87 %** des importations étaient taxées à moins de **10 %** en 2023, d’après des chiffres officiels de l’Organisation mondiale du commerce.
L’Union européenne, par exemple, voit ses produits passer d’une taxation moyenne de **3 %** à ce nouveau seuil. Des taxes punitives supplémentaires étaient prévues mercredi contre des dizaines de pays, mais un sursis de **90 jours** a été accordé dans un revirement surprise. Soulagement temporaire ou simple répit avant la tempête ?
Canada et Mexique : premiers touchés, puis épargnés
Avant que la Chine ne devienne l’obsession principale, ce sont les voisins immédiats qui ont essuyé les premiers tirs. Le Canada et le Mexique, liés aux États-Unis par un accord de libre-échange, ont vu leurs produits frappés de **25 %** de taxes, avec une exception à **10 %** pour l’énergie canadienne. Le motif ? Une lutte jugée trop molle contre le trafic de *fentanyl*.
Le Canada a répliqué avec ses propres mesures, tandis que le Mexique a opté pour la prudence. Finalement, un pas en arrière a été fait : les droits de douane dans le cadre de cet accord ont été suspendus temporairement, couvrant près de la moitié des échanges entre les trois nations, selon des estimations officielles.
- 25 % sur les produits canadiens et mexicains au départ.
- 10 % sur l’énergie venue du Canada.
- Pause actuelle : près de **50 %** des échanges préservés.
Des secteurs dans la ligne de mire
Au-delà des pays, ce sont des industries entières qui se retrouvent sous le feu des projecteurs. Depuis mi-mars, l’acier et l’aluminium importés subissent des taxes de **25 %**. Le Canada, principal fournisseur, est directement visé, mais le Japon, l’Australie et l’Union européenne ne sont pas en reste.
Les automobiles importées ne passent pas non plus entre les mailles du filet : une taxe de **25 %** vise à pousser les constructeurs à relocaliser leurs usines aux États-Unis. Les géants japonais, coréens et allemands, habitués à profiter des chaînes d’approvisionnement nord-américaines, pourraient revoir leurs stratégies.
Secteur | Taxe imposée | Pays les plus touchés |
Acier et aluminium | 25 % | Canada, Japon, UE |
Automobiles | 25 % | Canada, Mexique, Allemagne |
Et demain, quels secteurs ?
Les ambitions ne s’arrêtent pas là. Le bois de construction, essentiel pour le secteur immobilier, pourrait bientôt rejoindre la liste, au grand dam du Canada. Les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs, piliers de l’économie moderne, sont aussi dans le collimateur. Une façon de pousser les entreprises à investir localement, mais à quel prix pour les consommateurs ?
Entre protectionnisme affiché et représailles internationales, cette politique dessine un avenir incertain. Les prix risquent de grimper, les chaînes d’approvisionnement de se fracturer, et les tensions diplomatiques de s’amplifier. Alors, simple bluff ou révolution économique ? L’histoire nous le dira.
Une chose est sûre : le commerce mondial ne sera plus jamais le même.