C’est un message fort que lance Mike Johnson, le président républicain de la Chambre des représentants, à l’approche de l’investiture de Donald Trump. Malgré le décret du président sortant Joe Biden ordonnant que les drapeaux soient mis en berne pendant 30 jours en hommage à l’ancien président Jimmy Carter décédé fin décembre, Johnson a décidé qu’il en serait autrement au Capitole le 20 janvier prochain.
En effet, selon un communiqué de Johnson, « les drapeaux américains qui flottent sur le bâtiment du Congrès seront hissés à hauteur habituelle afin de saluer l’unité de notre pays autour de l’investiture de Donald Trump ». Une décision symbolique forte qui marque une rupture nette avec le protocole habituel.
Un hommage décalé à Jimmy Carter
Le décret signé par Joe Biden prévoyait que les drapeaux flottant sur les bâtiments fédéraux restent en berne jusqu’à début février en hommage à Jimmy Carter, 39ème président des États-Unis de 1977 à 1981. Mais Donald Trump n’avait pas manqué de critiquer cette décision, accusant les démocrates de s’être « laissés tourner la tête ».
Mike Johnson a tenu à préciser que les drapeaux du Congrès « seront remis en berne le lendemain pour continuer à honorer le président Jimmy Carter ». Un compromis qui permet à la fois de rendre hommage à l’ancien président et de célébrer l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.
Une pratique protocolaire remise en question
La tradition de mettre les drapeaux en berne pour une période de 30 jours au décès d’un ancien président remonte à un décret d’Eisenhower en 1954. Même si le texte utilisé par Joe Biden ne s’applique en théorie qu’aux bâtiments fédéraux, la plupart des États ont pour habitude de suivre et d’appliquer la consigne à leurs propres bâtiments.
Mais certains gouverneurs républicains ont décidé cette fois-ci de rompre avec l’usage. C’est le cas de Greg Abbott, gouverneur du Texas, qui a ordonné lundi que les drapeaux de son État soient hissés haut le jour de l’investiture. Pour lui, « tout en rendant hommage à un ancien chef de l’État, nous devons aussi fêter l’arrivée d’un nouveau président et l’avenir radieux qui s’annonce pour les États-Unis ».
Un clivage politique qui persiste
Ces prises de position tranchées des responsables républicains illustrent le clivage politique persistant aux États-Unis, y compris dans ce moment de transition présidentielle habituellement placé sous le signe du rassemblement.
Ils ne manquent pas une occasion de marquer leur différence et leur opposition aux démocrates, quitte à s’affranchir des traditions et des symboles.
Analyse un observateur politique qui a requis l’anonymat
Le non-respect par certains du décret présidentiel sur la mise en berne des drapeaux en est un exemple frappant. Tout comme les critiques vigoureuses de Donald Trump à l’égard de l’hommage à Jimmy Carter.
L’investiture de tous les enjeux
Dans ce contexte, l’investiture de Donald Trump sera scrutée avec attention. Bien au-delà de son déroulement protocolaire, elle donnera le ton de la nouvelle présidence et des relations entre le pouvoir et l’opposition.
La question des drapeaux peut sembler symbolique mais elle est révélatrice des tensions et des défis à venir. Pour Mike Johnson, hisser haut les couleurs américaines au Capitole vise à « saluer l’unité du pays ». Reste à savoir si cet appel sera entendu au-delà des clivages partisans.
L’Amérique aborde une nouvelle ère politique avec une nation profondément divisée. La cérémonie d’investiture, sous les drapeaux fièrement déployés, parviendra-t-elle à insuffler un esprit de rassemblement ? La réponse dans quelques jours depuis les marches du Capitole.
