C’est le cœur lourd que la France s’est réunie ce mercredi pour rendre un poignant hommage national aux deux agents pénitentiaires sauvagement assassinés le 14 mai dernier lors de l’attaque d’un fourgon dans l’Eure. En l’absence du Président Emmanuel Macron, retenu par un déplacement en Nouvelle-Calédonie, c’est Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, qui a présidé cet instant de recueillement chargé d’émotion à la maison d’arrêt de Caen.
Une cérémonie sobre et bouleversante
Dès 11 heures, Gabriel Attal a tenu à rencontrer les familles endeuillées d’Arnaud Garcia et Fabrice Moello, les deux victimes de cet acte barbare, pour leur présenter ses condoléances les plus sincères au nom de la Nation. Un geste fort et nécessaire en ces heures sombres. La cérémonie qui a suivi à midi fut à l’image de la tristesse qui étreint le pays : sobre, intense, bouleversante.
Les deux agents décédés dans l’exercice de leur devoir ont été faits, à titre posthume, chevaliers de la Légion d’honneur mardi. Un hommage mérité pour ces hommes tombés en héros. Malheureusement, le Président Macron n’a pu être présent, un fait que les syndicats pénitentiaires ont vécu comme “un nouveau coup de massue” et “une cruelle désillusion”. Le chef de l’État avait néanmoins tenu à rencontrer les proches mardi, ne concevant pas de quitter Paris sans leur avoir présenté ses condoléances.
Le choc et la colère du personnel pénitentiaire
Au-delà du chagrin, c’est aussi la colère qui prédomine chez les surveillants de prison. Les images effroyables de l’embuscade menée par un commando lourdement armé ont profondément choqué. En plus des deux agents tués, trois autres ont été gravement blessés lors de cette attaque visant à libérer le détenu Mohamed Amra, toujours en fuite.
Révoltés, les agents pénitentiaires ont entamé des blocages dans plusieurs établissements la semaine passée pour maintenir la pression sur le gouvernement. Des revendications légitimes pour plus de sécurité et de considération dans l’exercice de leur métier à haut risque.
Des mesures annoncées, mais des interrogations demeurent
Face à ce drame et à la mobilisation, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a signé mardi un accord avec les syndicats, s’engageant à déployer une trentaine de mesures pour renforcer la sécurité. Une avancée importante, même si de nombreuses questions restent en suspens quant à leur mise en œuvre concrète et rapide.
On n’est pas là pour se faire tuer, surtout par des crapules.
Un surveillant de la prison d’Évreux
Les magistrats souhaitent également être associés à la réflexion, réclamant d’être reçus au plus vite par le garde des Sceaux. Au-delà des mesures, c’est aussi un soutien moral et une véritable reconnaissance que les personnels attendent. Car comme le soulignait avec justesse le père d’Arnaud Garcia, une des victimes : “Mon fils est mort pour la France”. Des mots qui résonnent douloureusement et qui ne doivent pas rester vains.
Cet hommage national n’effacera pas la peine immense des familles et des collègues. Mais il se veut le symbole d’une Nation qui se tient droite et digne face à l’horreur, unie dans le souvenir de ces héros du quotidien. Et déterminée à ce que leur sacrifice ne soit pas vain, pour que plus jamais pareille tragédie ne vienne endeuiller la grande famille des agents pénitentiaires.