C’est un drame qui endeuille la communauté des amateurs de haute montagne. Dans la nuit de dimanche à lundi, un effondrement de sérac a fait au moins un mort et plusieurs blessés parmi un groupe d’alpinistes qui évoluait à Mont-Blanc du Tacul, en Haute-Savoie. Un large dispositif de secours a été déployé en urgence pour porter assistance aux victimes de cet accident, survenu vers 3 heures du matin à environ 4100 mètres d’altitude.
Un sérac s’effondre sur une cordée en pleine nuit
Alors que plusieurs cordées d’alpinistes progressaient sur les pentes glacées du Mont-Blanc du Tacul, un sérac, bloc de glace instable caractéristique des glaciers de haute montagne, s’est soudainement rompu, emportant tout sur son passage. Quinze personnes au total ont été impliquées dans cet accident, dont une a malheureusement perdu la vie. Quatre autres alpinistes ont été blessés à des degrés divers, tandis que les dix autres membres du groupe s’en sont sortis indemnes mais fortement choqués.
Une cause naturelle à l’origine du drame
Selon les premiers éléments recueillis par les enquêteurs, l’origine du déclenchement de la chute de sérac serait naturelle. Les glaciers alpins sont en effet soumis à d’importantes contraintes liées au réchauffement climatique, qui fragilise la structure de la glace et augmente les risques d’effondrement. Les alpinistes doivent composer avec cette menace permanente, même s’il est impossible de prévoir avec certitude le moment où un sérac va céder.
Les chutes de séracs font partie des dangers objectifs de la haute montagne, au même titre que les avalanches ou les crevasses. C’est un risque inhérent à la pratique de l’alpinisme, que l’on ne peut jamais totalement écarter malgré l’expérience et les précautions prises.
explique un guide de haute montagne
Les secours déployés en urgence
Dès l’alerte donnée, d’importants moyens ont été engagés pour secourir les victimes dans des conditions particulièrement difficiles, en pleine nuit et à très haute altitude. Sous le commandement du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) et avec l’appui de la sécurité civile, du SAMU et des pompiers, les secouristes ont œuvré sans relâche pour prendre en charge les blessés et évacuer tout le groupe en lieu sûr.
- Des hélicoptères de la gendarmerie et de la protection civile ont été mobilisés
- Deux équipes cynophiles sont intervenues pour rechercher d’éventuels disparus
- Médecins et secouristes spécialisés du SAMU et des pompiers ont pris en charge les blessés
- Tous les rescapés ont été évacués vers les hôpitaux de Sallanches et Annecy
Une enquête ouverte
Une enquête a été ouverte par le parquet de Bonneville pour déterminer avec précision les circonstances de cet accident et vérifier notamment le respect des règles de sécurité et de prudence qui s’imposent lors des courses de haute montagne. Dans le même temps, une cellule de soutien psychologique a été activée pour accompagner les rescapés et les familles des victimes, profondément affectés par ce drame.
Cet accident tragique est malheureusement loin d’être un cas isolé dans le massif du Mont-Blanc, haut lieu de l’alpinisme mondial mais aussi théâtre régulier de drames. Il rappelle que la haute montagne reste un environnement hostile où le danger peut surgir à tout moment, imposant prudence, humilité et solidarité à tous ceux qui s’y aventurent, quel que soit leur niveau d’expérience. Une minute de silence sera observée dans toutes les communes de Haute-Savoie en hommage à la victime.
