C’est un drame qui endeuille une nouvelle fois le monde de la chasse. Samedi dernier, lors d’une battue aux sangliers et aux renards organisée dans la plaine du Forez (Loire), un chasseur de 42 ans a été mortellement touché à la tête par le tir d’un autre participant. La victime, un agriculteur de la région, est décédée sur le coup.
Selon les premiers éléments de l’enquête, ouverte par le parquet de Saint-Étienne, plusieurs balles avaient été tirées simultanément par différents chasseurs au moment du drame. Après de premières investigations et auditions, les gendarmes sont parvenus à identifier l’auteur du tir fatal.
Le tireur mis en examen pour homicide involontaire aggravé
Il s’agit d’un homme de 72 ans, habitant de Saint-Chamond, sans antécédents judiciaires. Placé en garde à vue puis déféré au parquet, il s’est vu notifier une convocation devant le tribunal correctionnel pour mars prochain. Il devra répondre d’homicide involontaire aggravé par la violation des règles de sécurité et de prudence régissant la pratique de la chasse.
Il lui est reproché d’être l’auteur du tir fatal, cet homicide involontaire étant aggravé par la violation des règles applicables en matière de chasse
– précise le procureur de la République de Saint-Étienne, David Charmatz
Dans l’attente de son procès, le septuagénaire a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de chasser et de détenir une arme. Ses fusils ont été saisis.
La sécurité de la chasse en question
Ce drame remet une nouvelle fois en lumière les problèmes de sécurité liés à la chasse. Malgré une réglementation stricte, de nombreux accidents, parfois mortels, ont lieu chaque année pendant la saison de chasse. Selon l’Office français de la biodiversité, on dénombre en moyenne une vingtaine de décès et 120 blessés par an liés à des accidents de chasse.
Les principales causes sont le non-respect des angles de tir et des règles élémentaires de prudence, la confusion entre gibier et humain, ou encore les tirs à longue distance sans identification certaine de la cible. Des voix s’élèvent régulièrement pour renforcer la formation des chasseurs et durcir les sanctions en cas de manquement.
Cette tragédie dans la Loire illustre malheureusement une nouvelle fois les dangers potentiels de ce loisir controversé. Elle soulève à nouveau la question de la cohabitation, parfois difficile, entre chasseurs, promeneurs et résidents en milieu rural. Un débat récurrent, alors que la saison de chasse bat son plein jusqu’à fin février dans la plupart des régions françaises.