Un drame humanitaire s’est une nouvelle fois produit au Soudan. Dimanche, le camp de déplacés de Zamzam, situé dans l’ouest du pays, a été la cible de tirs de roquettes et d’artillerie. Selon des militants locaux, cette attaque indiscriminée menée par les forces paramilitaires a fait au moins deux morts et douze blessés parmi les civils, dont des femmes et des enfants.
L’organisation Médecins sans Frontières (MSF), présente sur place, a pris en charge huit blessés dès dimanche, dont certains souffraient de blessures graves comme des traumatismes thoraciques et des fractures. Lundi matin, quatre patients dans un état critique ont dû être transférés d’urgence, juste avant que de nouveaux bombardements ne s’abattent près d’un marché et de l’hôpital de campagne de MSF. Face au chaos, l’établissement a été évacué.
La situation est plus que chaotique: les patients et le personnel médical quittent le camp et tentent de fuir pour sauver leur vie.
– Médecins Sans Frontières
Un conflit meurtrier qui déchire le pays
Depuis la mi-avril, le Soudan est en proie à une guerre fratricide opposant l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de Mohamed Hamdane Daglo, son ancien adjoint. Ce conflit brutal a déjà fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 11 millions de personnes, plongeant le pays dans ce que l’ONU qualifie de pire crise humanitaire de l’histoire récente.
Les deux camps sont accusés de perpétrer des crimes de guerre, notamment en ciblant les populations civiles, en bombardant des zones habitées et en entravant l’acheminement de l’aide humanitaire dont les Soudanais ont désespérément besoin. Près de la moitié d’entre eux, soit 26 millions de personnes, sont aujourd’hui menacés par la famine, l’accès à la nourriture étant utilisé comme une arme par les belligérants.
La communauté internationale appelée à l’aide
Face à l’aggravation de la situation, les appels à l’action se multiplient. Jeudi dernier, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a exhorté les pays étrangers à cesser de soutenir les parties impliquées dans le conflit lors d’une visite dans des camps de réfugiés au Tchad voisin.
Le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a lui aussi plaidé pour une mobilisation internationale immédiate en faveur des millions de déplacés. Il a notamment souligné les difficultés rencontrées par les communautés hôtes qui accueillent les réfugiés.
Ces chiffres sont stupéfiants, et nous ne pouvons pas tourner le dos.
– Tom Fletcher, chef des affaires humanitaires de l’ONU
Alors que le drame continue de se jouer au Soudan, il est plus que jamais urgent que la communauté internationale prenne la mesure de cette catastrophe humanitaire et se mobilise pour venir en aide aux millions de civils pris au piège du conflit. Chaque jour qui passe, ce sont de nouvelles vies innocentes qui sont fauchées par les bombardements aveugles et la famine qui s’installe. Le monde ne peut rester sourd à leur détresse.
