C’est un drame qui a choqué la Moselle et au-delà. Le 13 août dernier, une employée de la Société des autoroutes du Nord et de l’Est de la France (Sanef) a été mortellement percutée par un véhicule alors qu’elle était en service au péage de Saint-Avold. Un acte d’une violence inouïe commis par un chauffard qui tentait de forcer le passage avec une voiture volée, avant de prendre la fuite.
Un conducteur sans permis en cavale
L’auteur présumé de ce drame, un homme d’une trentaine d’années originaire de la région, était en réalité un conducteur sans permis qui se trouvait en cavale au Maroc depuis plusieurs mois. Sans nouvelles depuis le tragique accident, il a finalement décidé de se rendre aux autorités françaises ce mardi 19 septembre, plus d’un mois après les faits.
Mise en examen pour homicide involontaire aggravé
Placé en garde à vue dès son retour en France, le suspect a été déféré ce jeudi devant un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Sarreguemines. À l’issue de son interrogatoire, il a été mis en examen pour homicide involontaire aggravé et placé en détention provisoire, a indiqué le procureur de la République dans un communiqué.
“Il a forcément vu l’employée car elle était bien visible avec son gilet jaune”
– Un témoin de la scène
Selon les premiers éléments de l’enquête, le trentenaire avait volé le véhicule quelques heures avant le drame. Roulant à vive allure, il a tenté de forcer le passage au péage de Saint-Avold sans s’acquitter du paiement, percutant violemment la barrière de sécurité derrière laquelle se trouvait la malheureuse employée de 44 ans.
Une enquête approfondie en cours
Malgré l’arrestation du suspect, de nombreuses zones d’ombre persistent sur les circonstances exactes de ce drame. Les enquêteurs vont maintenant devoir déterminer précisément le déroulé des faits et les raisons qui ont poussé cet homme à commettre un acte aussi insensé. Des analyses toxicologiques devraient notamment être réalisées pour savoir si le conducteur se trouvait sous l’emprise de stupéfiants ou d’alcool au moment de l’accident.
De leur côté, la famille et les proches de la victime sont sous le choc. Mère de deux adolescents, cette employée de la Sanef était décrite par tous comme quelqu’un de profondément dévoué à son travail. Une cagnotte en ligne a été ouverte pour soutenir ses enfants et un hommage lui sera prochainement rendu par ses collègues sur son lieu de travail.
La sécurité sur les autoroutes en question
Au-delà du drame humain, cet accident remet en lumière la question de la sécurité des employés sur le réseau autoroutier français. Si les actes d’une telle violence restent exceptionnels, les incivilités et les refus de paiement au péage demeurent fréquents. Des voix s’élèvent pour réclamer un renforcement des dispositifs de sécurité et de meilleures conditions de travail pour les agents.
Pour les 4000 salariés de la Sanef répartis sur près de 2000 km d’autoroutes dans le nord et l’est de la France, la perte de leur collègue représente un traumatisme profond. Beaucoup s’interrogent sur les risques du métier et appellent l’entreprise à tirer les leçons de ce terrible événement. Un drame qui restera à jamais gravé dans les mémoires et qui endeuille aujourd’hui tout un département.