C’est un drame qui secoue la police nationale et soulève de nombreuses interrogations. Lundi après-midi, la vie d’un jeune gardien de la paix de 24 ans a basculé, bouleversant à jamais sa famille et ses collègues. Affecté depuis peu au commissariat d’Evry-Courcouronnes en Essonne, le policier a commis l’irréparable en se donnant la mort avec son arme de service, quelques heures seulement après une violente dispute avec sa compagne.
Une banale querelle qui tourne au drame
Tout commence en début d’après-midi lorsque les policiers de Montereau-Fault-Yonne en Seine-et-Marne sont appelés pour intervenir sur un différend conjugal. À leur arrivée, ils découvrent une jeune femme enceinte âgée de 25 ans, le visage tuméfié. Son compagnon, un policier tout juste sorti d’école, venait de la frapper au visage avant de prendre la fuite au volant de son Audi.
Selon les premiers éléments, le gardien de la paix aurait surpris sa compagne en train de fumer une cigarette, déclenchant sa colère. Un motif qui apparaît bien dérisoire au regard du drame qui va suivre. Après avoir porté des coups au visage de sa compagne, la laissant blessée à l’œil, le policier prend la route, s’éloignant de Montereau.
Un appel radio pour retrouver le fuyard
Malgré sa blessure, la jeune femme est rapidement prise en charge et transportée au centre hospitalier le plus proche. Pendant ce temps, un appel général est lancé sur les ondes de la police pour tenter de retrouver le policier en fuite. Repéré une première fois par un équipage, il refuse d’obtempérer et poursuit sa course en direction du Nord de l’Île-de-France.
C’est finalement à plus de 80 kilomètres de son point de départ, sur une bretelle de l’A86 à Rosny-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, que le drame va se nouer. En fin d’après-midi, le policier stoppe brutalement son véhicule sur le bas-côté et sort son arme de service. Malgré l’intervention rapide des secours, il est trop tard. Son décès est prononcé peu avant 17 heures.
De nombreuses questions en suspens
Si les circonstances exactes de ce suicide restent à éclaircir, le geste désespéré du jeune policier soulève de nombreuses interrogations. Comment un simple différend conjugal a-t-il pu dégénérer aussi rapidement ? Le jeune homme présentait-il des signes de fragilité psychologique ? Les violences conjugales étaient-elles récurrentes au sein du couple ?
Autant de questions qui resteront sans doute sans réponse, l’enquête ouverte initialement pour violences conjugales ayant été suspendue après le décès de l’auteur des faits. Un drame familial qui endeuille aujourd’hui deux familles et qui rappelle, une nouvelle fois, les difficultés du métier de policier confronté quotidiennement à la violence et au stress.
Ce type d’évènement nous rappelle la complexité du métier de policier et l’importance de la prise en charge psychologique des agents. C’est une tragédie pour toutes les parties impliquées.
– Un responsable syndical de la police
Derrière l’uniforme se cachent des hommes et des femmes, avec leurs forces et leurs faiblesses. Un drame humain qui pose la question de la détection des signes de fragilité chez ceux qui ont fait le choix de protéger et servir, parfois au péril de leur propre équilibre personnel et familial.