Un drame familial d’une rare violence a secoué la cité Campagne-Lévêque, dans les quartiers nord de Marseille. Dans la soirée du 6 janvier dernier, un incendie s’est déclaré dans un appartement du 4ème étage d’un immeuble de ce grand ensemble. Mais ce qui semblait initialement être un banal accident domestique s’est rapidement avéré être un acte criminel aux circonstances pour le moins troublantes.
Un fils soupçonné du pire
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’occupant de l’appartement en question, un trentenaire souffrant de troubles psychologiques, aurait délibérément mis le feu au logement après avoir tué sa propre mère. Un acte d’une violence inouïe qui a profondément choqué le voisinage et mobilisé d’importants moyens de secours.
Lorsque les marins-pompiers sont arrivés sur place, ils ont en effet été bloqués par l’homme retranché chez lui. Hurlant que sa mère était déjà morte, le suspect a barricadé la porte à l’aide d’un meuble, retardant l’intervention. Face à l’insistance des secours, il a finalement sauté par la fenêtre du 4ème étage.
Blessé mais vivant
Grièvement blessé dans sa chute, le trentenaire a été évacué à l’hôpital dans un état critique. Il a finalement survécu, mais a dû observer une longue convalescence avant de pouvoir être entendu par les enquêteurs de la Brigade criminelle.
Interpellé à sa sortie de l’hôpital vendredi dernier, il a été placé en garde à vue. Diagnostiqué comme souffrant d’un syndrome psychotique, l’homme faisait l’objet d’un suivi psychiatrique et avait déjà été condamné en 2021 pour violences envers sa mère.
Une mère battue à mort
L’autopsie pratiquée sur le corps de la victime, une femme âgée de 64 ans, a révélé de multiples traces de coups et des fractures ante-mortem, accréditant la thèse d’un homicide. Malgré ces éléments accablants, le suspect nie farouchement avoir tué sa mère et prétend ne pas être à l’origine de l’incendie.
Le mis en cause a contesté avoir commis un homicide sur sa mère et a nié avoir incendié l’appartement.
– Le parquet de Marseille
Mis en examen et écroué
Déféré dimanche, le trentenaire a été mis en examen pour “meurtre” et “incendie volontaire”. Dans l’attente de son jugement, il a été placé en détention provisoire au vu de la gravité des faits qui lui sont reprochés et de ses antécédents judiciaires.
Une information judiciaire a été ouverte afin de faire toute la lumière sur ce drame aussi sordide qu’incompréhensible. Les enquêteurs devront notamment déterminer les circonstances exactes du décès de la victime et les motivations de son fils, dont l’état mental interroge.
Un nouveau fait divers qui secoue Marseille
Ce drame familial est le énième fait divers à frapper Marseille et plus particulièrement ses quartiers nord, gangrenés par la violence, la précarité et le trafic de drogue. Un contexte social et économique difficile qui n’explique pas tout, mais qui constitue un terreau fertile pour le passage à l’acte criminel.
Cette affaire, par son caractère matricide et la folie meurtrière dont semble avoir fait preuve le suspect, marque cependant les esprits par son horreur. Elle soulève également la question de la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiatriques sévères et de leur dangerosité potentielle.
En attendant d’en savoir plus sur les ressorts de ce drame, c’est tout un quartier qui est sous le choc. Les habitants de Campagne-Lévêque, déjà éprouvés par les difficultés du quotidien, doivent désormais composer avec ce fait divers sanglant qui endeuille la cité. Un drame de plus dans une ville qui n’en finit pas de panser ses plaies.