Une tragédie a secoué la paisible commune bretonne de Gouarec, plongeant ses 900 habitants dans l’émoi et l’incompréhension. Antoine Garnier, un septuagénaire apprécié de tous, a été retrouvé sans vie près du minigolf municipal le mercredi 13 novembre 2024. Les circonstances de sa mort, d’une violence inouïe, ont rapidement mené les enquêteurs sur la piste d’un suspect au lourd passé judiciaire.
Un coupable multirécidiviste et toxicomane
Alvin Saillard, 30 ans, a été interpellé et placé en garde à vue peu après la découverte macabre. Originaire de Saint-Brieuc, cet homme au casier judiciaire long comme le bras venait tout juste de sortir de prison. Condamné à 24 reprises depuis 2011, principalement pour violences et trafic de stupéfiants, il était muni d’un bracelet anti-rapprochement suite à des menaces de mort proférées à l’encontre de sa conjointe en 2022.
Lors de son audition, le suspect a reconnu les faits, évoquant un “coup de folie” lié à sa consommation quotidienne de cannabis, de cocaïne et de crack. Un cocktail explosif qui semble avoir eu raison de ses maigres velléités de réinsertion.
Le corps de la victime exposé pendant des heures
Les circonstances du drame restent encore floues, mais un élément particulièrement choquant a été révélé par les enquêteurs. Le corps sans vie d’Antoine Garnier aurait été trainé à l’extérieur et abandonné “à la vue de tous” pendant près de 7 heures, entre 8h et 15h. Un acte d’une froideur et d’un irrespect total, qui a profondément bouleversé les proches de la victime et les habitants de Gouarec.
Face à la juge des libertés et de la détention, Alvin Saillard s’est dit “dépassé” par son geste, affirmant ne pas avoir eu l’intention de tuer. Des propos qui peinent à convaincre au regard de la violence déployée et du peu de remords manifestés.
Un “ami” dealeur dénonce le crime
L’enquête a pris un tournant inattendu lorsqu’un homme de 43 ans s’est présenté à la gendarmerie pour dénoncer le meurtre. Cet individu, qui se disait “ami” du suspect, a en réalité avoué être venu livrer des stupéfiants au domicile d’Alvin Saillard le jour du drame. C’est à cette occasion qu’il aurait aperçu le cadavre d’Antoine Garnier.
Ce témoin peu conventionnel a écopé d’une peine de 24 mois de prison, dont 6 avec sursis, pour trafic de drogue. Chez lui, les forces de l’ordre ont saisi un véritable arsenal de substances illicites : 23,8 kg de résine de cannabis, 1,4 kg d’herbe, 137 grammes de cocaïne et 13 cachets d’ecstasy.
Une commune sous le choc
À Gouarec, c’est la consternation. Personne n’aurait imaginé qu’un tel déchaînement de violence puisse un jour frapper ce bourg tranquille situé entre Loudéac et Carhaix. Le maire, Jérôme Lejart, a salué la mobilisation rapide et massive des forces de l’ordre, tout en exprimant son émotion et celle de ses administrés face à ce drame qui a coûté la vie à l’un des leurs.
Antoine Garnier, retraité apprécié de tous, laisse derrière lui une communauté en deuil et des questions lancinantes. Comment un multirécidiviste comme Alvin Saillard a-t-il pu passer entre les mailles du filet judiciaire et sombrer dans une spirale meurtrière ? Quelles mesures peuvent être prises pour prévenir de telles tragédies à l’avenir ?
L’enquête se poursuit pour tenter d’éclaircir les zones d’ombre de cette affaire sordide, qui met en lumière les ravages de la drogue et les limites d’un système pénal parfois impuissant face aux profils les plus endurcis. En attendant, Gouarec pleure Antoine Garnier, victime innocente d’une folie meurtrière qui n’aurait jamais dû croiser son chemin.
Ce fait divers tragique soulève une fois de plus la question de la réinsertion des délinquants multirécidivistes et de la prise en charge des toxicomanes. Combien d’autres drames seront nécessaires avant que des mesures efficaces ne soient prises pour endiguer cette spirale infernale ? La mémoire d’Antoine Garnier exige des réponses et une prise de conscience collective face à ces enjeux cruciaux de société.