Un lourd bilan humain vient assombrir un peu plus la situation déjà tragique dans la bande de Gaza. Selon la Défense civile du territoire palestinien, au moins 11 personnes, dont le chef de la police du mouvement Hamas, ont perdu la vie dans une frappe aérienne israélienne à Khan Younès, au sud de Gaza. Deux autres raids survenus plus tard dans la journée ont fait 14 victimes supplémentaires, portant le nombre total de morts palestiniens à 25 en quelques heures seulement.
La frappe nocturne qui a coûté la vie au chef de la police, Mahmoud Salah, et à son adjoint Hussam Shahwan, visait, selon l’armée israélienne, à neutraliser ce dernier en raison de son implication présumée dans la planification d’attaques contre les troupes de l’État hébreu. Mais le lourd tribut payé par les civils, avec la mort de trois enfants et deux femmes parmi les 11 victimes, soulève l’indignation.
Il n’y a pas de zone humanitaire, encore moins de « zone sûre » à Gaza.
– Philippe Lazzarini, chef de l’Unrwa
Une escalade meurtrière qui frappe surtout les civils
Depuis la reprise des hostilités début octobre 2023, les frappes israéliennes sur Gaza se sont intensifiées, faisant de nombreuses victimes civiles. Le décompte macabre de l’AFP fait état de 1.208 morts, en majorité des civils, du côté palestinien depuis le déclenchement de l’opération militaire d’Israël il y a près d’un an. En face, 45.581 personnes, là encore essentiellement des civils selon l’ONU, ont perdu la vie dans les bombardements de représailles du Hamas sur le territoire israélien.
Une situation humanitaire catastrophique dénoncée par les organisations internationales, qui peinent à venir en aide aux populations prises au piège des combats. À l’image de l’Unrwa, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, dont les locaux ont été touchés à plusieurs reprises par les frappes, entravant son action sur le terrain.
La crainte d’un nouveau cycle de violences
Si le Hamas a condamné ce qu’il qualifie de « guerre génocidaire d’Israël contre des civils sans défense », l’État hébreu affirme de son côté riposter aux tirs de roquettes provenant de Gaza. Des tirs certes moins nourris qu’au début du conflit en octobre dernier, mais qui continuent de viser le territoire israélien, sans faire pour l’heure de dégâts majeurs.
Mais la menace d’une nouvelle escalade plane, comme l’a averti le ministre israélien de la défense Yoav Galant, prévenant que son pays intensifierait ses frappes sur Gaza si les tirs de roquettes du Hamas se poursuivaient. Un engrenage meurtrier qui fait craindre un embrasement généralisé, alors que les efforts diplomatiques pour tenter une médiation semblent pour l’heure dans l’impasse.
L’impossible protection des civils à Gaza
Au cœur de ce territoire densément peuplé et sous blocus, les civils apparaissent comme les premières victimes, pris en étau entre les tirs du Hamas et la réplique d’Israël. Les images de rescapés hagards et de décombres fumants sont devenues le symbole de leur tragédie quotidienne.
Une vie sous les bombes qui semble sans issue, malgré les appels à la retenue de la communauté internationale. Car dans cet espace exigu où se concentrent plus de 2 millions d’habitants, il n’y a, selon les mots glaçants du responsable de l’Unrwa, « pas de zone humanitaire, encore moins de zone sûre ». Un terrible constat qui vient rappeler l’urgence d’une solution politique à ce conflit qui n’en finit pas de meurtrir les populations civiles.