Le rap game prend une nouvelle dimension judiciaire. Le canadien Drake vient de lancer une bombe en intentant une action contre le géant Universal Music, qu’il accuse ni plus ni moins de gonfler artificiellement les chiffres d’écoute de son rival Kendrick Lamar. Une affaire explosive qui pourrait faire trembler l’industrie musicale.
Drake dénonce une campagne de dénigrement orchestrée par Universal
Dans sa requête déposée au tribunal de Manhattan, Drake accuse Universal d’avoir mis en place un « système illégal » pour promouvoir le titre « Not Like Us » de Kendrick Lamar, sorti début mai. Le morceau, dans lequel Lamar qualifie Drake de « pédophile certifié », a connu un énorme succès avec 96 millions d’écoutes en une semaine.
Mais pour Drake, ces chiffres sont le fruit d’une manipulation. Ses avocats affirment qu’Universal aurait utilisé des « bots » et des « pots-de-vin » pour gonfler artificiellement les streams du titre sur Spotify, dans le but de « tromper les consommateurs » et de nuire à la réputation de Drake.
Un « lanceur d’alerte » témoigne de méthodes illicites
Pour étayer ses accusations, Drake s’appuie sur le témoignage d’un mystérieux « lanceur d’alerte ». Ce dernier affirme avoir été payé 2500$ pour mettre en place des « robots logiciels » faisant tourner en boucle le morceau de Kendrick Lamar afin « d’en faire un hit ».
De nombreux fans rapportent aussi des faits troublants. En demandant à l’assistant vocal d’Apple de jouer un album de Drake, ils tombaient à la place systématiquement sur « Not Like Us ». De quoi nourrir les soupçons de manipulation des algorithmes de recommandation.
Spotify et Kendrick Lamar dans le viseur, Universal dément
Drake pointe du doigt la responsabilité de Spotify dans cette affaire. Le rappeur canadien accuse la plateforme d’avoir accepté une ristourne de 30% sur les royalties du titre de Kendrick Lamar en échange d’une meilleure mise en avant. Une allégation démentie par Universal qui parle d’« arguments absurdes » et réaffirme que « les fans choisissent la musique qu’ils veulent écouter ».
Kendrick Lamar, lui, reste pour l’instant muet face à ces accusations. Mais son camp dénonce en off une manœuvre de Drake pour détourner l’attention alors que son nouvel album est sévèrement critiqué par ce dernier.
Le dernier round d’un long combat entre les deux stars du rap
Cette plainte intervient après des mois de clashs par morceaux interposés entre les deux géants du rap game. Kendrick Lamar, star de la côte Ouest, reproche à Drake, artiste canadien et métis, d’être un « colonisateur » de la culture afro-américaine. Il l’accuse aussi d’avoir une fille cachée.
De son côté, Drake multiplie les piques sur la vie privée de Kendrick Lamar, évoquant des infidélités. Il a programmé le lancement de sa tournée le jour même du concert de son rival au Super Bowl, l’événement le plus suivi aux États-Unis.
Je suis là, comme tu peux le voir, complètement intact… Tu as besoin de faits pour m’abattre, les contes de fées ne suffiront pas
– Drake au sujet des attaques de Kendrick Lamar
Au-delà de l’affrontement entre deux egos, ce procès pourrait faire émerger au grand jour les dessous parfois troubles de l’industrie musicale. Manipulation des écoutes, promotion artificielle, pots-de-vin… Les accusation sont lourdes. Reste à savoir ce que la justice en dira.
En bref :
- Drake attaque Universal Music en justice pour campagne diffamatoire
- Il accuse la maison de disques d’avoir gonflé artificiellement les streams de Kendrick Lamar
- Un lanceur d’alerte témoigne de l’utilisation de « bots » et de pots-de-vin
- Spotify est aussi pointé du doigt pour avoir avantagé le titre contre des royalties réduites
- Universal et Kendrick Lamar démentent, Drake parle d’une machination
Ce procès devrait apporter un nouvel éclairage sur les pratiques de promotion dans l’industrie musicale. Quelles que soient les suites judiciaires, la guerre entre Drake et Kendrick Lamar est loin d’avoir livré son dernier beat.