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Drag Show à Rouen : LFI Provoque un Tollé avec Délice d’Org J

Un meeting municipal LFI à Rouen devait être classique… jusqu’à l’annonce d’un drag show avec la queen Délice d’Org J aux côtés de Mathilde Panot et Alma Dufour. Depuis, c’est l’explosion : haine transphobe pour les uns, provocation irresponsable pour les autres. Et quand le tête de liste dénonce une « islamophobie crasse »…

Imaginez la scène : une place publique à Rouen, un mercredi soir de décembre, des drapeaux rouges de La France Insoumise qui claquent au vent, Mathilde Panot et Alma Dufour au micro… et soudain, une drag queen en talons aiguilles et paillettes qui monte sur scène pour un show très explicite. Ce qui aurait pu passer pour une soirée festive ordinaire dans certains milieux parisiens a, à Rouen, déclenché une tempête nationale.

Quand le wokisme militant s’invite en campagne municipale

Le 3 décembre 2025, l’annonce tombe : le meeting de soutien à la liste « Faire Mieux Rouen », menée par Maxime Da Silva, accueillera la célèbre drag queen rouennaise Délice d’Org J. L’événement est présenté comme une grande fête populaire, avec deux figures nationales du parti : Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, et Alma Dufour, députée de Seine-Maritime.

Très vite, les réseaux sociaux s’enflamment. Pour les uns, c’est une belle preuve d’inclusion et de modernité. Pour les autres – et ils sont nombreux –, c’est une provocation inutile, voire dangereuse, dans une ville où une partie des quartiers populaires est à forte population musulmane pratiquante.

Délice d’Org J, une artiste qui ne laisse personne indifférent

Il faut dire que Délice d’Org J n’est pas exactement connue pour sa discrétion. Performances très sexualisées, tenues extravagantes, humour parfois cru : son style divise depuis des années. Sur scène, elle n’hésite pas à jouer avec les codes de genre de façon très provocatrice, ce qui fait d’elle une icône dans la communauté LGBT+ rouennaise… et une cible parfaite pour les critiques conservatrices ou religieuses.

Ses anciens spectacles, souvent filmés et diffusés sur les réseaux, montrent des numéros où l’on voit des imitations suggestives de figures religieuses ou des jeux de mots très crus sur la sexualité. Autant dire que l’annonce de sa venue dans un meeting politique a immédiatement mis le feu aux poudres.

La réponse immédiate : « vague de haine transphobe et homophobe »

Le 8 décembre, Maxime Da Silva, tête de liste LFI à Rouen, monte au créneau sur X (ex-Twitter) :

« Une vague de haine transphobe et homophobe se déverse depuis qu’on a annoncé la participation d’une drag queen rouennaise à notre meeting. Mercredi à 18h30 place GaillardBois, soyons nombreux avec Mathilde Panot et Alma Dufour pour dire aux réactionnaires, à… »

Le message est clair : toute critique du choix artistique est immédiatement renvoyée à de la haine. Pas de débat sur l’opportunité, pas de nuance sur le contexte local. Juste l’accusation classique de transphobie et d’homophobie.

Et puis arrive l’argument massue : l’accusation d’islamophobie

Ce qui devait rester une polémique classique prend une tournure explosive lorsque certains internautes pointent le risque de tension dans une ville où cohabitent des communautés aux valeurs parfois opposées. Des habitants de quartiers populaires expriment leur malaise face à un spectacle qu’ils jugent irrespectueux envers leurs convictions religieuses.

Réponse de Maxime Da Silva ? Une dénonciation sans appel d’une « islamophobie crasse ». Selon lui, critiquer la présence d’une drag queen ultra-provocatrice dans un espace public reviendrait à stigmatiser les musulmans. L’argument est sidérant : on passe d’une simple question d’opportunité politique à une accusation d’islamophobie visant… ceux qui s’inquiètent d’une possible provocation antireligieuse.

En clair : si vous trouvez choquant qu’une artiste connue pour ses numéros très sexualisés se produise devant des familles, avec des enfants potentiellement présents, vous êtes islamophobe. Le renversement est total.

Rouen, laboratoire du choc des cultures ?

Rouen n’est pas Paris 11e. La ville compte plusieurs quartiers où la pratique musulmane est importante et où les valeurs traditionnelles restent fortes. Des parents, toutes religions confondues d’ailleurs, s’interrogent : est-il vraiment pertinent d’organiser un spectacle de drag queen explicite dans un meeting politique ouvert à tous ?

Certains habitants rappellent que, lors de précédents événements culturels jugés trop provocateurs, des tensions avaient déjà éclaté. D’autres soulignent simplement que la politique municipale devrait parler logement, sécurité, propreté… plutôt que d’imposer une vision militante de la culture woke à toute une population.

La stratégie LFI : provocation assumée ou erreur de casting ?

Chez les Insoumis, on assume totalement. Pour eux, défendre la présence de Délice d’Org J, c’est défendre la liberté d’expression et la visibilité LGBT+. Quitte à fracturer un peu plus une société déjà très polarisée.

Mais à quelques mois des municipales, la question se pose : cette stratégie de la provocation permanente est-elle payante ? Quand on voit les scores de LFI stagner voire reculer dans de nombreuses villes de province, on peut légitimement en douter.

Car si le parti séduit une partie de la jeunesse urbaine et diplômée, il repousse en parallèle une frange importante de l’électorat populaire, notamment dans les quartiers où il prétend pourtant défendre les « oubliés ».

Un précédent qui fait réfléchir

On se souvient de l’affaire de la bibliothèque de Bordeaux en 2023, où une lecture de contes par une drag queen avait déclenché une manif de parents musulmans et catholiques. LFI avait alors défendu bec et ongles l’artiste, accusant les manifestants… d’homophobie et d’islamophobie selon les cas.

À Grenoble, à Lille, à Strasbourg, les mêmes scènes se répètent : dès qu’une drag queen est programmée dans un événement public, la polémique éclate. Et à chaque fois, LFI se place en bouclier, transformant une question culturelle en combat politique total.

Vers une radicalisation des deux côtés ?

Ce qui est frappant dans l’affaire rouennaise, c’est la radicalisation du débat. D’un côté, des commentaires réellement haineux et transphobes qui n’ont pas leur place dans un débat démocratique. De l’autre, un refus total de prendre en compte le contexte local et les sensibilités d’une partie de la population.

Résultat : chacun campe sur ses positions. Les uns crient à la censure, les autres à la décadence. Et au milieu, une majorité silencieuse qui se demande simplement pourquoi la politique doit absolument tout ideologiser, même un mercredi soir sur une place de quartier.

Conclusion : la fracture culturelle française à visage découvert

L’affaire du drag show de Rouen n’est pas qu’une anecdote. Elle révèle, une fois de plus, le gouffre qui se creuse entre deux France : celle qui voit dans la provocation drag une émancipation nécessaire, et celle qui y voit une attaque contre ses valeurs et son vivre-ensemble.

En choisissant de maintenir le spectacle et de répondre par l’accusation d’islamophobie, LFI prend le risque d’apparaître comme un parti déconnecté des réalités provinciales, obsédé par ses combats culturels au détriment des préoccupations quotidiennes des Français.

Mercredi soir, place GaillardBois, on saura si la provocation a payé… ou si elle a définitivement enterré les espoirs de la liste insoumise à Rouen. Une chose est sûre : le spectacle, lui, ne laissera personne indifférent.

À suivre dans les prochains jours : le compte-rendu complet du meeting et les réactions à chaud des participants comme des opposants.

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