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Dopage aux JO Paris 2024 : Les dessous des contrôles antidopage

Les JO de Paris 2024 battent leur plein, mais dans l'ombre, une machine bien huilée veille à préserver l'intégrité des compétitions : l'antidopage. Qui tire les ficelles de ce système complexe et comment fonctionne-t-il ? Découvrez les dessous d'un processus...

En pleine effervescence des Jeux Olympiques de Paris 2024, les exploits des athlètes font la une. Mais en coulisses, une autre bataille fait rage : celle contre le dopage. Au cœur de cette lutte acharnée pour préserver l’intégrité du sport se trouve un réseau tentaculaire d’agences et de laboratoires, orchestré par l’Agence de contrôles internationale (ITA). Qui sont les acteurs clés de ce système complexe ? Comment fonctionne la machine antidopage pendant les JO ? Plongeons ensemble dans les arcanes d’un processus aussi crucial que méconnu.

L’ITA, chef d’orchestre de l’antidopage olympique

Depuis 2018, c’est l’ITA qui est aux manettes de la lutte antidopage lors des Jeux Olympiques, à la demande du Comité International Olympique (CIO). Cet organisme indépendant basé à Lausanne est chargé de définir et mettre en œuvre le programme de contrôles pour chaque édition des JO. Une mission d’envergure qui implique de coordonner les actions de nombreux intervenants.

Ciblage des athlètes : une stratégie pointue

Tous les sportifs ne sont pas logés à la même enseigne. L’ITA s’appuie sur une évaluation des risques propres à chaque discipline et à chaque athlète pour établir son plan de bataille. Parmi les critères scrutés : le palmarès, d’éventuels antécédents de dopage, des variations suspectes des performances ou encore certaines données physiologiques comme le taux d’hématocrite pour les sports d’endurance. Des informations de renseignement peuvent aussi déclencher des contrôles ciblés.

Nous suivons une approche basée sur le risque et le renseignement. Cela signifie que nous ciblons en priorité les athlètes et les sports les plus à risque de dopage.

Benjamin Cohen, Directeur général de l’ITA

Procédure de contrôle : mode d’emploi

Concrètement, les contrôles peuvent avoir lieu n’importe quand, n’importe où, de façon inopinée ou planifiée. Lorsqu’un athlète est sélectionné, un agent de contrôle du dopage (ACD) vient le notifier, généralement juste après sa compétition. Le sportif doit alors se rendre sans délai à la station de contrôle, où il fournira un échantillon d’urine et/ou de sang sous la supervision de l’ACD. Tout est minutieusement consigné pour garantir la traçabilité.

  • Avant de fournir l’échantillon, l’athlète peut s’hydrater (avec ses propres boissons) mais doit rester sous la vigilance de l’ACD
  • Il choisit lui-même son kit de prélèvement, vérifie son intégrité
  • Il doit produire au minimum 90ml d’urine, répartis dans deux flacons : l’échantillon A et l’échantillon B
  • Pour le sang, l’athlète choisit le kit de prélèvement ; un(e) infirmier(ère) ou médecin effectue la prise de sang

De la station de contrôle au labo : un voyage sous haute surveillance

Une fois collectés, les échantillons sont placés dans une mallette sécurisée puis expédiés à un laboratoire antidopage pour analyse. Seuls les labos accrédités par l’Agence mondiale antidopage (AMA) peuvent examiner les prélèvements olympiques. Tout au long du trajet et à leur arrivée, la température des échantillons est contrôlée pour éviter toute dégradation. Au laboratoire, les flacons sont minutieusement inspectés avant que leur contenu ne soit passé au crible pour détecter d’éventuelles traces de produits interdits.

FlaconAnalyseConservation
AImmédiateJusqu’à 10 ans
BEn cas de A positifJusqu’à 10 ans

Si l’échantillon A révèle une anomalie, l’échantillon B est analysé pour confirmer le résultat. L’athlète peut demander à être présent lors de l’ouverture du flacon B. En cas de double confirmation, le dossier est transmis à la Fédération internationale concernée qui prononce les sanctions.

Voici donc un aperçu de la vaste toile antidopage déployée lors des JO de Paris 2024. Un filet serré, tissé par une myriade d’acteurs pour traquer le dopage jusque dans les recoins les plus intimes des athlètes. Prélèvements, analyses, renseignement, sanctions… la lutte est implacable, multiforme. Car il en va de l’équité, de l’intégrité mais aussi de la magie des Jeux. Pour que continuent de briller les exploits, les rêves et les valeurs de l’olympisme.

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