C’est une déclaration qui fait polémique. Dimanche, à la veille de son investiture à la présidence des États-Unis, Donald Trump a affirmé qu’il comptait empêcher les athlètes transgenres de participer aux compétitions sportives féminines. Lors d’un meeting à Washington, il a évoqué sa volonté de mettre fin au « délire transgenre ».
Trump s’engage à signer des décrets visant les personnes trans
Au cours de sa campagne présidentielle l’an dernier, Donald Trump avait fait des droits des personnes transgenres un aspect central de son programme. Il avait promis de signer « dès le premier jour » une série de décrets pour « mettre un terme au délire transgenre ».
Dimanche, il est revenu sur cet engagement en ciblant spécifiquement la question des athlètes transgenres dans le sport féminin. Ses propos exacts ont été d' »empêcher les hommes de pratiquer les sports féminins », faisant ainsi référence aux femmes trans.
Un projet de loi républicain sur le sujet à l’étude
La semaine dernière, la Chambre des représentants, contrôlée par les Républicains, a adopté un texte visant à interdire aux personnes transgenres de prendre part aux compétitions féminines. Ce projet de loi doit encore être voté au Sénat pour pouvoir entrer en vigueur.
Selon une source proche du dossier, ce vote reflète la volonté de nombreux élus conservateurs de restreindre les droits de la communauté trans. Avec le soutien de Donald Trump, il est probable que d’autres initiatives législatives voient le jour dans les mois à venir.
Un débat qui divise l’opinion américaine
La question de la participation des athlètes transgenres, et en particulier des femmes trans, aux compétitions sportives est un sujet très clivant aux États-Unis. Les défenseurs des droits LGBT dénoncent une stigmatisation et une atteinte aux libertés individuelles.
Exclure les personnes transgenres du sport sur la base de leur identité est une forme de discrimination pure et simple. C’est inacceptable dans une société qui se veut inclusive et respectueuse des différences.
– Sarah McBride, première sénatrice transgenre élue aux États-Unis
À l’inverse, les partisans d’une réglementation plus stricte, dont Donald Trump, mettent en avant le principe d’équité et la nécessité de protéger les athlètes féminines. Ils estiment que les femmes trans bénéficient d’un avantage physique indu.
Un premier test pour la politique de Trump sur les questions de genre
Au-delà du débat sportif, l’offensive contre les athlètes transgenres illustre la ligne très conservatrice que Donald Trump entend adopter sur les questions de genre et d’identité. Son arrivée à la Maison Blanche inquiète les associations LGBT.
Selon des proches de l’équipe de transition, le président fraîchement élu a l’intention de revenir sur plusieurs avancées de l’ère Obama, notamment en termes d’accès à la santé pour les personnes trans. La bataille autour du sport apparaît comme un premier test.
Les démocrates promettent de s’opposer à toute discrimination
Face aux velléités républicaines, les démocrates se sont engagés à défendre les droits des personnes transgenres, y compris dans le domaine sportif. Ils dénoncent une offensive idéologique et promettent de s’opposer à toute mesure discriminatoire.
Nous ne laisserons pas Donald Trump et sa majorité imposer leur vision rétrograde de la société. Les droits des personnes trans ne sont pas négociables. Nous mènerons la résistance au Congrès et dans la rue s’il le faut.
– Chuck Schumer, chef des démocrates au Sénat
Alors que Donald Trump n’a pas encore pris ses fonctions, la question des athlètes transgenres apparaît déjà comme l’un des principaux points de tension de son futur mandat. Un bras de fer politique et sociétal s’annonce, reflétant les profondes divisions de l’Amérique sur les questions d’identité et de genre.