À quelques jours de l’élection présidentielle américaine, le candidat républicain Donald Trump affirme que Robert F. Kennedy Jr, connu pour ses positions antivax et complotistes, aurait un “rôle important” dans le domaine de la santé s’il remportait le scrutin. Des propos qui suscitent l’inquiétude alors que RFK Jr, un temps lui-même candidat, soutient désormais activement Trump dans la dernière ligne droite.
Trump promet un rôle clé à l’antivax Robert F. Kennedy Jr
Selon des sources proches de son équipe de campagne, le candidat républicain Donald Trump a déclaré vendredi que Robert F. Kennedy Jr, figure controversée pour ses positions antivax et la propagation de théories du complot, occuperait un “rôle important” dans le domaine de la santé en cas de victoire à la présidentielle du 5 novembre. “Il connaît mieux le sujet que personne”, a-t-il affirmé à propos de celui qui fut un temps son rival dans la course à la Maison Blanche.
Avocat spécialisé dans le droit de l’environnement, RFK Jr, 70 ans, est le fils de Robert F. Kennedy et appartient à la célèbre dynastie politique américaine. Mais ses prises de position polémiques, notamment sur les vaccins, lui valent d’être mis à l’écart par une grande partie de sa famille. Candidat indépendant à la présidentielle avant de se retirer fin août pour soutenir Trump, il avait notamment qualifié les vaccins contre le Covid-19 de “plus mortels jamais fabriqués”.
Le casse-tête RFK Jr pour les républicains
Si Donald Trump se garde bien de reprendre à son compte les propos les plus controversés de Robert F. Kennedy Jr, il assume pleinement son alliance avec cette figure clivante. “Il a des opinions avec lesquelles je suis tout à fait d’accord, et ce depuis longtemps”, a-t-il lancé sans plus de précisions. Un soutien embarrassant pour de nombreux républicains alors que les sondages prédisent une élection serrée face à la candidate démocrate Kamala Harris.
Au-delà de ses positions antivax et complotistes, RFK Jr avait aussi affirmé sans preuve que le virus du Covid-19 était “ethniquement ciblé”. Des propos dénoncés jusque dans son propre camp politique. Mais Donald Trump préfère retenir que son allié de circonstance “travaillerait sur la santé des femmes” s’il remportait l’élection. Lui qui, durant son mandat, a nommé des juges permettant de remettre en cause le droit constitutionnel à l’avortement.
Tensions et incertitudes à quelques jours du scrutin
À J-3 de l’élection présidentielle américaine, le ralliement de Robert F. Kennedy Jr à Donald Trump illustre la tension et les clivages d’une fin de campagne de plus en plus électrique. Si les positions antivax du fils de “Bobby” Kennedy heurtent jusque dans son propre camp, il conserve une certaine audience que le candidat républicain espère capter pour faire la différence le 5 novembre face à Kamala Harris.
Une stratégie risquée à double tranchant pour Trump. S’il peut séduire une frange de l’électorat sensible aux thèses complotistes, s’afficher avec une personnalité aussi clivante que RFK Jr pourrait aussi lui coûter des voix plus modérées. Réponse dans quelques jours, dans un scrutin plus incertain que jamais où le moindre faux pas dans les derniers jours peut s’avérer décisif. La présidentielle américaine, les États-Unis et le monde retiennent leur souffle.