C’est un retour fracassant que s’apprête à faire Donald Trump sur la scène politique américaine. Quatre ans après avoir quitté le Bureau ovale, l’ex-président controversé retrouve les sommets du pouvoir pour entamer, ce lundi, son second mandat à la tête des États-Unis. Une investiture qui s’annonce déjà historique, à bien des égards.
Le come-back de Trump, entre passions et polémiques
Malgré les poursuites judiciaires, les controverses à répétition et une rhétorique toujours plus clivante, les électeurs américains ont choisi de redonner les clés de la Maison Blanche à Donald Trump. Le 5 novembre dernier, le milliardaire républicain l’a nettement emporté face à la vice-présidente démocrate sortante Kamala Harris, balayant quatre années de présidence Biden.
À 78 ans, Donald Trump devient ainsi le président américain le plus âgé jamais investi. Une longévité politique qui force le respect, autant qu’elle suscite l’inquiétude de ses détracteurs. Car le 45e locataire de la Maison Blanche ne compte pas revenir au pouvoir pour faire de la figuration.
Des promesses de rupture dès le premier jour
Fidèle à son style, le président nouvellement élu a d’ores et déjà annoncé un déferlement de décrets et de mesures chocs pour son entrée en fonction :
- Un plan massif contre « l’invasion » des migrants sans-papiers
- Des offensives contre ce qu’il nomme la « folie transgenre » et les programmes de sensibilisation au racisme dans les écoles
- Des grâces présidentielles pour les assaillants du Capitole condamnés après le 6 janvier
- Le démantèlement de mesures de protection environnementale pour doper la production de pétrole
- Une vague de hausses des droits de douane
Un programme qui s’annonce d’ores et déjà explosif, et qui ne manquera pas de raviver les passions et les clivages outre-Atlantique. Mais Donald Trump l’a martelé devant ses partisans dimanche : « Demain à midi, le rideau tombera sur quatre longues années de déclin américain. »
Le spectre de 2021 plane sur l’investiture
C’est donc sous haute sécurité que se déroulera la cérémonie d’investiture ce lundi. Le souvenir du 6 janvier 2021, quand des partisans de Donald Trump avaient pris d’assaut le Capitole, est encore dans tous les esprits. Cette fois, pas moins de 25 000 membres des forces de l’ordre seront déployés.
Autre ombre au tableau : les deux tentatives d’assassinat dont a réchappé le président élu ces derniers mois. Un contexte qui a poussé les autorités à chambouler le protocole, en déplaçant les cérémonies prévues à l’extérieur vers l’intérieur du bâtiment.
Une humiliation sans précédent pour Joe Biden
Figure imposée de ce début de mandat, Donald Trump doit recevoir son prédécesseur Joe Biden pour un thé à la Maison Blanche, comme le veut l’usage. Une passation de pouvoir que le démocrate a préparé dans les règles de l’art, malgré l’humiliation cuisante de sa défaite.
En 2021, Donald Trump avait claqué la porte du Bureau ovale sans un regard pour Joe Biden. Hasard du calendrier, c’est cette fois au tour du démocrate de quitter le pouvoir sur un camouflet retentissant, après un demi-siècle de vie politique.
Un casting cinq étoiles pour la cérémonie
La liste des invités de marque de cette cérémonie d’investiture en dit long sur les nouvelles alliances de Donald Trump. Parmi les personnalités attendues :
- Le vice-président chinois Han Zheng
- Plusieurs dirigeants et figures de l’extrême-droite internationale
- Les anciens présidents Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama
- Des magnats de la tech et de la finance, dont le sulfureux Elon Musk, nouveau conseiller de Donald Trump
Elon Musk qui, justement, pourrait bien profiter de l’arrivée au pouvoir de son nouvel allié. Le milliardaire controversé, patron de Tesla et SpaceX, s’est vu promettre les faveurs de la Maison Blanche pour développer ses projets.
Trump, roi de la cryptomonnaie présidentielle ?
Autre fait marquant de ce début de mandat : le lancement d’une cryptomonnaie par Donald Trump lui-même. Une initiative inédite pour un président en exercice, qui pourrait bien faire flamber la fortune personnelle du milliardaire. De quoi faire jaser sur de potentiels conflits d’intérêts…
Un dernier mandat pour un président sans limites
Donald Trump peut compter sur une courte majorité au Congrès et une Cour suprême acquise à sa cause pour dérouler son programme. Mais paradoxalement, le début de ce second mandat marque aussi le début de la fin pour le 45e président des États-Unis.
Sauf réforme constitutionnelle, Donald Trump sait qu’il entame son dernier mandat à la Maison Blanche. À 78 ans, celui qui rêvait ouvertement d’une « présidence à vie » va devoir se résoudre à préparer sa sortie. Non sans avoir tout tenté pour marquer l’histoire de son empreinte, une dernière fois.
Demain à midi, le rideau tombera sur quatre longues années de déclin américain.
Donald Trump, 45e président des États-Unis
